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Loi fédérale
sur le droit international privé
(LDIP)

du 18 décembre 1987 (Etat le 1 janvier 2022)er

L’Assemblée fédérale de la Confédération suisse,

vu la compétence de la Confédération en matière de relations extérieures1,
vu l’art. 64 de la constitution2,

vu le message du Conseil fédéral du 10 novembre 19823,4

arrête:

1 Cette compétence se fonde sur l’art. 54, al. 1, de la Cst. du 18 avr. 1999 (RS 101).

2 [RS 13]. A la disp. mentionnée correspond actuellement l’art. 122 de la Cst. du 18 avr. 1999 (RS 101).

3FF 1983 I 255

4 Nouvelle teneur selon l’annexe ch. 1 de la LF du 8 oct. 1999 sur les travailleurs détachés, en vigueur depuis le 1er juin 2004 (RO 20031370; FF 1999 5440).

Chapitre 1 Dispositions communes

Section 1 Champ d’application

Art. 1

 

1 La présente loi ré­git, en matière in­ter­na­tionale:

a.
la com­pétence des autor­ités ju­di­ci­aires ou ad­min­is­trat­ives suis­ses;
b.
le droit ap­plic­able;
c.
les con­di­tions de la re­con­nais­sance et de l’ex­écu­tion des déci­sions étrangères;
d.
la fail­lite et le con­cord­at;
e.
l’ar­bit­rage.

2 Les traités in­ter­na­tionaux sont réser­vés.

Section 2 Compétence

Art. 2

I. En général

 

Sauf dis­pos­i­tions spé­ciales de la présente loi, les autor­ités ju­di­ci­aires ou ad­min­is­trat­ives suisses du dom­i­cile du défendeur sont com­péten­tes.

Art. 3

II. For de né­ces­sité

 

Lor­sque la présente loi ne pré­voit aucun for en Suisse et qu’une pro­cé­dure à l’étranger se révèle im­possible ou qu’on ne peut rais­onna­ble­ment ex­i­ger qu’elle y soit in­troduite, les autor­ités ju­di­ci­aires ou admi­nis­trat­ives suisses du lieu avec le­quel la cause présente un li­en suf­fi­sant sont com­pétentes.

Art. 4

III. Val­id­a­tion de séquestre

 

Lor­sque la présente loi ne pré­voit aucun autre for en Suisse, l’ac­tion en val­id­a­tion de séquestre peut être in­troduite au for suisse du séquestre.

Art. 5

IV. Élec­tion de for

 

1 En matière pat­ri­mo­niale, les parties peuvent con­venir du tribunal ap­pelé à tranch­er un différend né ou à naître à l’oc­ca­sion d’un rap­port de droit déter­miné. La con­ven­tion peut être passée par écrit, télé­gramme, télex, télé­copieur ou tout autre moy­en de com­mu­nic­a­tion qui per­met d’en ét­ab­lir la preuve par un texte. Sauf stip­u­la­tion con­traire, l’élec­tion de for est ex­clus­ive.

2 L’élec­tion de for est sans ef­fet si elle con­duit à priver d’une man­ière ab­us­ive une partie de la pro­tec­tion que lui as­sure un for prévu par le droit suisse.

3 Le tribunal élu ne peut décliner sa com­pétence:

a.
si une partie est dom­i­ciliée, a sa résid­ence habituelle ou un éta­blisse­ment dans le can­ton où il siège, ou
b.
si, en vertu de la présente loi, le droit suisse est ap­plic­able au li­tige.

Art. 6

V. Ac­cept­a­tion ta­cite

 

En matière pat­ri­mo­niale, le tribunal devant le­quel le défendeur pro­cède au fond sans faire de réserve est com­pétent, à moins qu’il ne décline sa com­pétence dans la mesure où l’art. 5, al. 3, le lui per­met.

Art. 7

VI. Con­ven­tion d’ar­bit­rage

 

Si les parties ont con­clu une con­ven­tion d’ar­bit­rage vis­ant un diffé­rend ar­bit­rable, le tribunal suisse saisi déclin­era sa com­pétence à moins que:

a.
le défendeur n’ait procédé au fond sans faire de réserve;
b.
le tribunal ne con­state que la con­ven­tion d’ar­bit­rage est cadu­que, in­opérante ou non sus­cept­ible d’être ap­pli­quée, ou que
c.
le tribunal ar­bit­ral ne puisse être con­stitué pour des rais­ons mani­festement dues au défendeur à l’ar­bit­rage.

Art. 8

VII. De­mande re­con­ven­tion­nelle

 

Le tribunal saisi de la de­mande prin­cip­ale con­naît aus­si de la de­mande re­con­ven­tion­nelle s’il y a con­nex­ité entre les deux de­mandes.

Art. 8a5

VIII. Con­sorité et cu­mul d’ac­tions

 

1 Lor­sque l’ac­tion est in­tentée contre des con­sorts pouv­ant être pour­suivis en Suisse en vertu de la présente loi, le tribunal suisse com­pétent à l’égard d’un défendeur l’est à l’égard des autres.

2 Lor­sque des préten­tions présent­ant un li­en de con­nex­ité entre elles peuvent être élevées en Suisse en vertu de la présente loi contre un même défendeur, chaque tribunal suisse com­pétent pour con­naître de l’une d’elles l’est pour l’en­semble.

5 In­troduit par l’art. 3 ch. 3 de l’AF du 11 déc. 2009 (Ap­prob­a­tion et mise en oeuvre de la Conv. de Lugano), en vi­gueur depuis le 1er janv. 2011 (RO 2010 5601; FF 2009 1497).

Art. 8b6

IX. Ap­pel en cause

 

Le tribunal suisse com­pétent pour con­naître de l’ac­tion prin­cip­ale con­naît aus­si de l’ap­pel en cause pour autant qu’un tribunal soit com­pétent en Suisse pour l’ap­pelé en cause en vertu de la présente loi.

6 In­troduit par l’art. 3 ch. 3 de l’AF du 11 déc. 2009 (Ap­prob­a­tion et mise en oeuvre de la Conv. de Lugano), en vi­gueur depuis le 1er janv. 2011 (RO 2010 5601; FF 2009 1497).

Art. 8c7

X. Con­clu­sions civiles

 

Lor­sque il est pos­sible de faire valoir des préten­tions civiles par ad­hé­sion à une procé­dure pénale, le tribunal suisse saisi de la procé­dure pénale est égale­ment com­pétent pour l’ac­tion civile pour autant qu’un for ex­iste en Suisse pour cette ac­tion en vertu de la présente loi.

7 In­troduit par l’art. 3 ch. 3 de l’AF du 11 déc. 2009 (Ap­prob­a­tion et mise en oeuvre de la Conv. de Lugano), en vi­gueur depuis le 1er janv. 2011 (RO 2010 5601; FF 2009 1497).

Art. 9

XI. Lit­is­pen­dance

 

1 Lor­squ’une ac­tion ay­ant le même ob­jet est déjà pendante entre les mêmes parties à l’étranger, le tribunal suisse sus­pend la cause s’il est à pré­voir que la jur­idic­tion étrangère rendra, dans un délai con­vena­ble, une dé­cision pouv­ant être re­con­nue en Suisse.

2 Pour déter­miner quand une ac­tion a été in­troduite en Suisse, la date du premi­er acte né­ces­saire pour in­troduire l’in­stance est dé­cis­ive. La cita­tion en con­cili­ation suf­fit.

3 Le tribunal suisse se des­sais­it dès qu’une dé­cision étrangère pouv­ant être re­con­nue en Suisse lui est présentée.

Art. 1010

XII. Mesur­es pro­vis­oires

 

Sont com­pétents pour pro­non­cer des mesur­es pro­vis­oires:

a.
soit les tribunaux ou les autor­ités suisses qui sont com­pétents au fond;
b.
soit les tribunaux ou les autor­ités suisses du lieu de l’ex­écu­tion de la mesure.

10 Nou­velle ten­eur selon le ch. II 18 de l’an­nexe 1 au CPC du 19 déc. 2008, en vi­gueur depuis le 1er janv. 2011 (RO 2010 1739; FF 2006 6841).

Art. 1112

XIII. Act­es d’en­traide ju­di­ci­aire

1. Trans­mis­sion

 

Les de­mandes d’en­traide ju­di­ci­aire éman­ant de la Suisse ou ad­ressées à elle sont traitées par l’Of­fice fédéral de la justice.

12 Nou­velle ten­eur selon le ch. II 18 de l’an­nexe 1 au CPC du 19 déc. 2008, en vi­gueur depuis le 1er janv. 2011 (RO 2010 1739; FF 2006 6841).

Art. 11a13

2. Droit ap­plic­able

 

1 Les act­es d’en­traide ju­di­ci­aire qui doivent être ex­écutés en Suisse le sont con­formé­ment au droit suisse.

2 Des formes de procé­dure étrangères peuvent aus­si être ob­ser­vées ou prises en con­sidéra­tion à la de­mande des autor­ités re­quérantes si cela est né­ces­saire pour faire re­con­naître un droit à l’étranger et qu’aucun juste mo­tif ten­ant à l’in­téressé ne s’y op­pose.

3 Lor­squ’une procé­dure con­forme au droit suisse mais non re­con­nue à l’étranger em­pêch­erait d’y ad­mettre une préten­tion jur­idique digne de pro­tec­tion, les autor­ités ju­di­ci­aires ou ad­min­is­trat­ives suisses peuvent ét­ab­lir des doc­u­ments of­fi­ciels ou re­ce­voir la déclar­a­tion sous ser­ment d’un re­quérant selon les formes du droit étranger.

4 La con­ven­tion de La Haye du 1er mars 1954 re­l­at­ive à la procé­dure civile14 s’ap­plique aux de­mandes d’en­traide con­cernant la no­ti­fic­a­tion ou l’ob­ten­tion de preuves éman­ant de Suisse ou ad­ressées à elle.

13 In­troduit par le ch. II 18 de l’an­nexe 1 au CPC du 19 déc. 2008, en vi­gueur depuis le 1er janv. 2011 (RO 2010 1739; FF 2006 6841).

14 RS 0.274.12

Art. 11b15

3. Avance de frais et sûretés en garantie des dépens

 

L’avance de frais et les sûretés en garantie des dépens sont ré­gies par le code de procé­dure civile du 19 décembre 2008 (CPC)16.

15 In­troduit par le ch. II 18 de l’an­nexe 1 au CPC du 19 déc. 2008, en vi­gueur depuis le 1er janv. 2011 (RO 2010 1739; FF 2006 6841).

16 RS 272

Art. 11c17

4. As­sist­ance ju­di­ci­aire

 

L’as­sist­ance ju­di­ci­aire est ac­cordée aux per­sonnes dom­i­ciliées à l’étranger aux mêmes con­di­tions qu’aux per­sonnes dom­i­ciliées en Suisse.

17 In­troduit par le ch. II 18 de l’an­nexe 1 au CPC du 19 déc. 2008, en vi­gueur depuis le 1er janv. 2011 (RO 2010 1739; FF 2006 6841).

Art. 1218

 

18 Ab­ro­gé par le ch. II 18 de l’an­nexe 1 au CPC du 19 déc. 2008, avec ef­fet au 1er janv. 2011 (RO 2010 1739; FF 2006 6841).

Section 3 Droit applicable

Art. 13

I. Portée de la règle de con­flit

 

La désig­na­tion d’un droit étranger par la présente loi com­prend toutes les dis­pos­i­tions qui d’après ce droit sont ap­plic­ables à la cause. L’ap­plic­a­tion du droit étranger n’est pas ex­clue du seul fait qu’on at­tribue à la dis­pos­i­tion un ca­ra­ctère de droit pub­lic.

Art. 14

II. Ren­voi

 

1 Lor­sque le droit ap­plic­able ren­voie au droit suisse ou à un autre droit étranger, ce ren­voi n’est pris en con­sidéra­tion que si la présente loi le pré­voit.

2 En matière d’état civil, le ren­voi de la loi étrangère au droit suisse est ac­cepté.

Art. 15

III. Clause d’ex­cep­tion

 

1 Le droit désigné par la présente loi n’est ex­cep­tion­nelle­ment pas ap­plic­able si, au re­gard de l’en­semble des cir­con­stances, il est mani­feste que la cause n’a qu’un li­en très lâche avec ce droit et qu’elle se trouve dans une re­la­tion beau­c­oup plus étroite avec un autre droit.

2 Cette dis­pos­i­tion n’est pas ap­plic­able en cas d’élec­tion de droit.

Art. 16

IV. Con­stata­tion du droit étranger

 

1 Le con­tenu du droit étranger est ét­abli d’of­fice. À cet ef­fet, la colla­bor­a­tion des parties peut être re­quise. En matière pat­ri­mo­niale, la preuve peut être mise à la charge des parties.

2 Le droit suisse s’ap­plique si le con­tenu du droit étranger ne peut pas être ét­abli.

Art. 17

V. Réserve de l’or­dre pub­lic suisse

 

L’ap­plic­a­tion de dis­pos­i­tions du droit étranger est ex­clue si elle con­duit à un ré­sultat in­com­pat­ible avec l’or­dre pub­lic suisse.

Art. 18

VI. Ap­plic­a­tion de dis­pos­i­tions im­pérat­ives du droit suisse

 

Sont réser­vées les dis­pos­i­tions im­pérat­ives du droit suisse qui, en rai­son de leur but par­ticuli­er, sont ap­plic­ables quel que soit le droit dési­gné par la présente loi.

Art. 19

VII. Prise en con­sidéra­tion de dis­pos­i­tions im­pérat­ives du droit étranger

 

1 Lor­sque des in­térêts lé­git­imes et mani­festement pré­pondérants au re­gard de la con­cep­tion suisse du droit l’ex­i­gent, une dis­pos­i­tion im­pé­rat­ive d’un droit autre que ce­lui désigné par la présente loi peut être prise en con­sidéra­tion, si la situ­ation visée présente un li­en étroit avec ce droit.

2 Pour juger si une telle dis­pos­i­tion doit être prise en con­sidéra­tion, on tiendra compte du but qu’elle vise et des con­séquences qu’aurait son ap­plic­a­tion pour ar­river à une dé­cision adéquate au re­gard de la con­cep­tion suisse du droit.

Section 4 Domicile, siège et nationalité

Art. 20

I. Dom­i­cile, résid­ence habituelle et ét­ab­lisse­ment d’une per­sonne physique

 

1 Au sens de la présente loi, une per­sonne physique:

a.
a son dom­i­cile dans l’État dans le­quel elle réside avec l’in­ten­tion de s’y ét­ab­lir;
b.
a sa résid­ence habituelle dans l’État dans le­quel elle vit pen­dant une cer­taine durée, même si cette durée est de prime abord limi­tée;
c.
a son ét­ab­lisse­ment dans l’État dans le­quel se trouve le centre de ses activ­ités pro­fes­sion­nelles ou com­mer­ciales.

2 Nul ne peut avoir en même temps plusieurs dom­i­ciles. Si une per­sonne n’a nulle part de dom­i­cile, la résid­ence habituelle est détermi­nante. Les dis­pos­i­tions du code civil suisse19 re­l­at­ives au dom­i­cile et à la résid­ence ne sont pas ap­plic­ables.

Art. 2120

II. Siège et ét­ab­lisse­ment des so­ciétés et des trusts

 

1 Pour les so­ciétés et pour les trusts au sens de l’art. 149a, le siège vaut dom­i­cile.

2 Le siège d’une so­ciété est réputé se trouver au lieu désigné dans les stat­uts ou dans le con­trat de so­ciété. À dé­faut de désig­na­tion, le siège d’une so­ciété se trouve au lieu où la so­ciété est ad­min­is­trée en fait.

3 Le siège d’un trust est réputé se trouver au lieu de son ad­min­is­tra­tion désigné dans les ter­mes du trust par écrit ou sous une autre forme qui per­met d’en ét­ab­lir la preuve par un texte. À dé­faut de désig­na­tion, le siège se trouve au lieu où le trust est ad­min­is­tré en fait.

4 L’ét­ab­lisse­ment d’une so­ciété ou d’un trust se trouve dans l’État dans le­quel se trouve son siège ou dans un État dans le­quel se trouve une de ses suc­cur­s­ales.

20 Nou­velle ten­eur selon l’art. 2 de l’AF du 20 déc. 2006 port­ant ap­prob­a­tion et mise en oeuvre de la Conv. de la Haye re­l­at­ive à la loi ap­plic­able au trust et à sa re­con­nais­sance, en vi­gueur depuis le 1er juil. 2007 (RO 2007 2849; FF 2006 561).

Art. 22

III. Na­tion­al­ité

 

La na­tion­al­ité d’une per­sonne physique se déter­mine d’après le droit de l’État dont la na­tion­al­ité est en cause.

Art. 23

IV. Plur­al­ité de na­tion­al­ités

 

1 Lor­squ’une per­sonne a une ou plusieurs na­tion­al­ités étrangères en sus de la na­tion­al­ité suisse, seule la na­tion­al­ité suisse est re­tenue pour dé­ter­miner la com­pétence du for d’ori­gine.

2 Lor­squ’une per­sonne a plusieurs na­tion­al­ités, celle de l’État avec le­quel elle a les re­la­tions les plus étroites est seule re­tenue pour dé­ter­miner le droit ap­plic­able, à moins que la présente loi n’en dis­pose autre­ment.

3 Si la re­con­nais­sance d’une dé­cision étrangère en Suisse dépend de la na­tion­al­ité d’une per­sonne, la prise en con­sidéra­tion d’une de ses na­tion­al­ités suf­fit.

Art. 24

V. Apat­rides et ré­fu­giés

 

1 Une per­sonne est réputée apat­ride lor­squ’elle est re­con­nue comme telle en vertu de la con­ven­tion de New York du 28 septembre 1954 re­l­at­ive au stat­ut des apat­rides21 ou lor­sque les re­la­tions de cette per­sonne avec son État na­tion­al sont rompues au point que sa situ­ation équivaut à celle d’un apat­ride.

2 Une per­sonne est réputée ré­fu­giée lor­squ’elle est re­con­nue comme telle en vertu de la loi du 5 oc­tobre 1979 sur l’as­ile22.

3 Lor­sque la présente loi s’ap­plique aux apat­rides et aux ré­fu­giés, le dom­i­cile re­m­place la na­tion­al­ité.

21RS 0.142.40

22[RO 1980 1718, 1986 2062, 1987 1674, 1990 9381587art. 3 al. 1, 1994 1634ch. I 8.12876, 1995 146ch. II 1126 ch. II 1 4356, 1997 23722394, 1998 1582. RO 1999 2262art. 120 let. a]. Voir ac­tuelle­ment la loi du 26 juin 1998 (RS 142.31).

Section 5 Reconnaissance et exécution des décisions étrangères

Art. 25

I. Re­con­nais­sance

1. Prin­cipe

 

Une dé­cision étrangère est re­con­nue en Suisse:

a.
si la com­pétence des autor­ités ju­di­ci­aires ou ad­min­is­trat­ives de l’État dans le­quel la dé­cision a été ren­due était don­née;
b.
si la dé­cision n’est plus sus­cept­ible de re­cours or­din­aire ou si elle est défin­it­ive, et
c.
s’il n’y a pas de mo­tif de re­fus au sens de l’art. 27.

Art. 26

2. Com­pétence des autor­ités étrangères

 

La com­pétence des autor­ités étrangères est don­née:

a.
si elle ré­sulte d’une dis­pos­i­tion de la présente loi ou, à dé­faut d’une telle dis­pos­i­tion, si le défendeur était dom­i­cilié dans l’État dans le­quel la dé­cision a été ren­due;
b.
si, en matière pat­ri­mo­niale, les parties se sont sou­mises par une con­ven­tion val­able selon la présente loi à la com­pétence de l’au­tor­ité qui a rendu la dé­cision;
c.
si, en matière pat­ri­mo­niale, le défendeur a procédé au fond sans faire de réserve, ou
d.
si, en cas de de­mande re­con­ven­tion­nelle, l’autor­ité qui a rendu la dé­cision était com­pétente pour con­naître de la de­mande prin­ci­pale et s’il y a con­nex­ité entre les deux de­mandes.

Art. 27

3. Mo­tifs de re­fus

 

1 La re­con­nais­sance d’une dé­cision étrangère doit être re­fusée en Suisse si elle est mani­festement in­com­pat­ible avec l’or­dre pub­lic suisse.

2 La re­con­nais­sance d’une dé­cision doit égale­ment être re­fusée si une partie ét­ablit:

a.
qu’elle n’a été citée régulière­ment, ni selon le droit de son domi­cile, ni selon le droit de sa résid­ence habituelle, à moins qu’elle n’ait procédé au fond sans faire de réserve;
b.
que la dé­cision a été ren­due en vi­ol­a­tion de prin­cipes fonda­men­taux ressor­tis­sant à la con­cep­tion suisse du droit de procé­dure, not­am­ment que ladite partie n’a pas eu la pos­sib­il­ité de faire va­loir ses moy­ens;
c.
qu’un lit­ige entre les mêmes parties et sur le même ob­jet a déjà été in­troduit en Suisse ou y a déjà été jugé, ou qu’il a précé­dem­ment été jugé dans un État tiers, pour autant que cette der­nière dé­cision re­m­p­lisse les con­di­tions de sa re­con­nais­sance.

3 Au sur­plus, la dé­cision étrangère ne peut faire l’ob­jet d’une ré­vi­sion au fond.

Art. 28

II. Ca­ra­ctère ex­écutoire

 

Une dé­cision re­con­nue en vertu des art. 25 à 27 est déclarée exé­cutoire à la re­quête de l’in­téressé.

Art. 29

III. Procé­dure

 

1 La re­quête en re­con­nais­sance ou en ex­écu­tion sera ad­ressée à l’autor­ité com­pétente du can­ton où la dé­cision étrangère est in­voquée. Elle sera ac­com­pag­née:

a.
d’une ex­pédi­tion com­plète et au­then­tique de la dé­cision;
b.
d’une at­test­a­tion con­statant que la dé­cision n’est plus sus­cep­ti­ble de re­cours or­din­aire ou qu’elle est défin­it­ive, et
c.
en cas de juge­ment par dé­faut, d’un doc­u­ment of­fi­ciel ét­ab­lis­sant que le dé­fail­lant a été cité régulière­ment et qu’il a eu la pos­sib­ili­té de faire valoir ses moy­ens.

2 La partie qui s’op­pose à la re­con­nais­sance et à l’ex­écu­tion est en­ten­due dans la procé­dure; elle peut y faire valoir ses moy­ens.

3 Lor­squ’une dé­cision étrangère est in­voquée à titre préal­able, l’auto­rité sais­ie peut statuer elle-même sur la re­con­nais­sance.

Art. 30

IV. Trans­ac­tion ju­di­ci­aire

 

Les art. 25 à 29 s’ap­pli­quent à la trans­ac­tion ju­di­ci­aire qui est as­simi­lée à une dé­cision ju­di­ci­aire dans l’État où elle a été passée.

Art. 31

V. Jur­idic­tion gra­cieuse

 

Les art. 25 à 29 s’ap­pli­quent par ana­lo­gie à la re­con­nais­sance et à l’ex­écu­tion d’une dé­cision ou d’un acte de la jur­idic­tion gra­cieuse.

Art. 32

VI. Tran­scrip­tion à l’état civil

 

1 Une dé­cision ou un acte étranger con­cernant l’état civil est tran­scrit dans les re­gis­tres de l’état civil en vertu d’une dé­cision de l’autor­ité can­tonale de sur­veil­lance en matière d’état civil.

2 La tran­scrip­tion est autor­isée lor­sque les con­di­tions fixées aux art. 25 à 27 sont re­m­plies.

3 Les per­sonnes con­cernées sont en­ten­dues préal­able­ment s’il n’est pas ét­abli que, dans l’État étranger où la dé­cision a été ren­due, les droits des parties ont été suf­f­is­am­ment re­spectés au cours de la pro­cé­dure.

Chapitre 2 Personnes physiques

Art. 33

I. Prin­cipe

 

1 Lor­sque la présente loi ne con­tient pas de dis­pos­i­tions spé­ciales, les autor­ités ju­di­ci­aires ou ad­min­is­trat­ives suisses du dom­i­cile sont com­pétentes en matière de droit des per­sonnes; elles ap­pli­quent le droit du dom­i­cile.

2 Toute­fois, les at­teintes aux in­térêts per­son­nels sont ré­gies par les dis­posi­tions de la présente loi re­l­at­ives aux act­es il­li­cites (art. 129 ss).

Art. 34

II. Jouis­sance des droits civils

 

1 La jouis­sance des droits civils est ré­gie par le droit suisse.

2 Le droit ap­plic­able au rap­port jur­idique qui présup­pose la jouis­sance des droits civils ré­git le com­mence­ment et la fin de la per­son­nal­ité.

Art. 35

III. Ex­er­cice des droits civils

1. Prin­cipe

 

L’ex­er­cice des droits civils est régi par le droit du dom­i­cile. Un chan­ge­ment de dom­i­cile n’af­fecte pas l’ex­er­cice des droits civils une fois que ce­lui-ci a été ac­quis.

Art. 36

2. Sé­cur­ité des trans­ac­tions

 

1 La partie à un acte jur­idique qui est in­cap­able selon le droit de l’État de son dom­i­cile ne peut pas in­voquer cette in­ca­pa­cité si elle était capa­ble selon le droit de l’État où l’acte a été ac­com­pli, à moins que l’au­tre partie n’ait con­nu ou dû con­naître cette in­ca­pa­cité.

2 Cette règle ne s’ap­plique pas aux act­es jur­idiques rel­ev­ant du droit de la fa­mille, du droit suc­cessor­al ou des droits réels im­mob­iliers.

Art. 37

IV. Nom

1. En général

 

1 Le nom d’une per­sonne dom­i­ciliée en Suisse est régi par le droit suisse, ce­lui d’une per­sonne dom­i­ciliée à l’étranger par le droit que désignent les règles de droit in­ter­na­tion­al privé de l’État dans le­quel cette per­sonne est dom­i­ciliée.

2 Toute­fois, une per­sonne peut de­mander que son nom soit régi par son droit na­tion­al.

Art. 38

2. Change­ment de nom

 

1 Les autor­ités suisses du dom­i­cile du re­quérant sont com­pétentes pour con­naître d’une de­mande en change­ment de nom.

2 Les Suisses sans dom­i­cile en Suisse peuvent de­mander un change­ment de nom à l’autor­ité de leur can­ton d’ori­gine.

3 Les con­di­tions et les ef­fets d’un change­ment de nom sont ré­gis par le droit suisse.

Art. 39

3. Change­ment de nom in­tervenu à l’étranger

 

Un change­ment de nom in­tervenu à l’étranger est re­con­nu en Suisse s’il est val­able dans l’État du dom­i­cile ou dans l’État na­tion­al du re­qué­rant.

Art. 40

4. Tran­scrip­tion à l’état civil

 

La tran­scrip­tion du nom dans les re­gis­tres de l’état civil a lieu con­for­mé­ment aux prin­cipes suisses sur la tenue des re­gis­tres.

Art. 40a23

IVa. Sexe

 

Les art. 37 à 40 s’ap­pli­quent par ana­lo­gie au sexe d’une per­sonne.

23 In­troduit par le ch. II de la LF du 18 déc. 2020 (Change­ment de sexe à l’état civil), en vi­gueur depuis le 1er janv. 2022 (RO 2021 668; FF 2020 779).

Art. 41

V. Déclar­a­tion d’ab­sence

1. Com­pétence et droit ap­plic­able

 

1 Les tribunaux suisses du derni­er dom­i­cile con­nu d’une per­sonne dis­parue sont com­pétents pour pro­non­cer la déclar­a­tion d’ab­sence.

2 Les tribunaux suisses sont en outre com­pétents pour pro­non­cer la déclar­a­tion d’ab­sence si un in­térêt lé­git­ime le jus­ti­fie.

3 Les con­di­tions et les ef­fets de la déclar­a­tion d’ab­sence sont ré­gis par le droit suisse.

Art. 42

2. Déclar­a­tion d’ab­sence et de décès in­terv­en­ue à l’étranger

 

Une déclar­a­tion d’ab­sence ou de décès pro­non­cée à l’étranger est re­con­nue en Suisse, lor­squ’elle émane de l’État du derni­er dom­i­cile con­nu ou de l’État na­tion­al de la per­sonne dis­parue.

Chapitre 3 Mariage

Section 1 Célébration du mariage

Art. 43

I. Com­pétence

 

1 Les autor­ités suisses sont com­pétentes pour célébrer le mariage si l’un des fiancés est dom­i­cilié en Suisse ou a la na­tion­al­ité suisse.

2 Les fiancés étrangers non dom­i­ciliés en Suisse peuvent aus­si être autor­isés à s’y mar­i­er par l’autor­ité com­pétente lor­sque le mariage est re­con­nu dans l’État de leur dom­i­cile ou dans leur État na­tion­al.

3 L’autor­isa­tion ne peut pas être re­fusée pour le seul mo­tif qu’un di­vorce pro­non­cé ou re­con­nu en Suisse n’est pas re­con­nu à l’étranger.

Art. 4424

II. Droit ap­plic­able

 

La célébra­tion du mariage en Suisse est ré­gie par le droit suisse.

24 Nou­velle ten­eur selon le ch. I 5 de la LF du 15 juin 2012 con­cernant les mesur­es de lutte contre les mariages for­cés, en vi­gueur depuis le 1er juil. 2013 (RO 2013 1035; FF 2011 2045).

Art. 45

III. Mariage célébré à l’étranger

 

1 Un mariage val­able­ment célébré à l’étranger est re­con­nu en Suisse.

2 Si la fiancée ou le fiancé sont suisses ou si tous deux ont leur domi­cile en Suisse, le mariage célébré à l’étranger est re­con­nu, à moins qu’ils ne l’aient célébré à l’étranger dans l’in­ten­tion mani­feste d’éluder les dispo­si­tions sur l’an­nu­la­tion du mariage prévues par le droit suisse.25

3 Un mariage val­able­ment célébré à l’étranger entre per­sonnes du même sexe est re­con­nu en Suisse en tant que parten­ari­at en­re­gis­tré.26

25 Nou­velle ten­eur selon l’an­nexe ch. 3 de la LF du 26 juin 1998, en vi­gueur depuis le 1er janv. 2000 (RO 1999 1118; FF 1996 I 1).

26 In­troduit par l’an­nexe ch. 17 de la LF du 18 juin 2004 sur le parten­ari­at, en vi­gueur depuis le 1er janv. 2007 (RO 20055685; FF 2003 1192).

Art. 45a27

IV. An­nu­la­tion du mariage

 

1 Les tribunaux suisses du dom­i­cile d’un époux ou, à dé­faut de domi­cile, ceux du lieu de con­clu­sion du mariage ou du lieu d’ori­gine d’un des époux sont com­pétents pour con­naître d’une de­mande d’an­nu­la­tion du mariage.

2 L’ac­tion est ré­gie par le droit suisse.

3 Les art. 62 à 64 s’ap­pli­quent par ana­lo­gie aux mesur­es pro­vis­oires et aux ef­fets ac­cessoires.

4 Les dé­cisions étrangères d’an­nu­la­tion d’un mariage sont re­con­nues en Suisse lor­squ’elles ont été ren­dues dans l’État où le mariage a été con­clu. L’art. 65 s’ap­plique par ana­lo­gie si le de­mandeur est l’un des époux.

27In­troduit par le ch. II 2 de la LF du 7 oct. 1994 (RO 1995 1126; FF 1993 I 1093). Nou­velle ten­eur selon le ch. I 5 de la LF du 15 juin 2012 con­cernant les mesur­es de lutte contre les mariages for­cés, en vi­gueur depuis le 1er juil. 2013 (RO 2013 1035; FF 2011 2045).

Section 2 Effets généraux du mariage

Art. 46

I. Com­pétence

1. Prin­cipe

 

Les autor­ités ju­di­ci­aires ou ad­min­is­trat­ives suisses du dom­i­cile ou, à dé­faut de dom­i­cile, celles de la résid­ence habituelle de l’un des époux sont com­pétentes pour con­naître des ac­tions ou or­don­ner les mesur­es re­l­at­ives aux ef­fets du mariage.

Art. 47

2. For d’ori­gine

 

Lor­sque les époux n’ont ni dom­i­cile ni résid­ence habituelle en Suisse et que l’un d’eux est suisse, les autor­ités ju­di­ci­aires ou ad­min­is­trati­ves du lieu d’ori­gine sont com­pétentes pour con­naître des ac­tions ou or­don­ner les mesur­es re­l­at­ives aux ef­fets du mariage, si l’ac­tion ne peut être in­tentée ou la re­quête dé­posée devant l’autor­ité du dom­i­cile ou de la résid­ence habituelle de l’un des époux, ou si l’on ne peut rai­sonna­ble­ment ex­i­ger qu’elle le soit.

Art. 48

II. Droit ap­plic­able

1. Prin­cipe

 

1 Les ef­fets du mariage sont ré­gis par le droit de l’État dans le­quel les époux sont dom­i­ciliés.

2 Lor­sque les époux ne sont pas dom­i­ciliés dans le même État, les ef­fets du mariage sont ré­gis par le droit de l’État du dom­i­cile avec le­quel la cause présente le li­en le plus étroit.

3 Lor­sque les autor­ités ju­di­ci­aires ou ad­min­is­trat­ives suisses du lieu d’ori­gine sont com­pétentes en vertu de l’art. 47, elles ap­pli­quent le droit suisse.

Art. 49

2. Ob­lig­a­tion al­i­mentaire

 

L’ob­lig­a­tion al­i­mentaire entre époux est ré­gie par la con­ven­tion de La Haye du 2 oc­tobre 1973 sur la loi ap­plic­able aux ob­lig­a­tions al­i­men­taires28.

Art. 50

III. Dé­cisions ou mesur­es étrangères

 

Les dé­cisions ou mesur­es étrangères re­l­at­ives aux ef­fets du mariage sont re­con­nues en Suisse lor­squ’elles ont été ren­dues dans l’État du dom­i­cile ou de la résid­ence habituelle de l’un des époux.

Section 3 Régimes matrimoniaux

Art. 51

I. Com­pétence

 

Sont com­pétentes pour con­naître des ac­tions ou or­don­ner les mesur­es re­l­at­ives aux ré­gimes mat­ri­mo­ni­aux:

a.
lors de la dis­sol­u­tion du ré­gime mat­ri­mo­ni­al con­séc­ut­ive au dé­cès d’un des époux, les autor­ités ju­di­ci­aires ou ad­min­is­tra­­ti­ves suisses com­pétentes pour li­quider la suc­ces­sion (art. 86 à 89);
b.
lors de la dis­sol­u­tion du ré­gime mat­ri­mo­ni­al con­séc­ut­ive à la dis­solu­tion ju­di­ci­aire du li­en con­jugal ou à la sé­par­a­tion de corps, les autor­ités ju­di­ci­aires suisses com­pétentes à cet ef­fet (art. 59, 60, 63, 64);
c.
dans les autres cas, les autor­ités ju­di­ci­aires ou ad­min­is­trat­ives suisses com­pétentes pour statuer sur les ef­fets du mariage (art. 46, 47).

Art. 52

II. Droit ap­plic­able

1. Élec­tion de droit

a. Prin­cipe

 

1 Le ré­gime mat­ri­mo­ni­al est régi par le droit choisi par les époux.

2 Les époux peuvent choisir le droit de l’État dans le­quel ils sont tous deux dom­i­ciliés ou seront dom­i­ciliés après la célébra­tion du mariage, ou le droit d’un État dont l’un d’eux a la na­tion­al­ité. L’art. 23, al. 2, n’est pas ap­plic­able.

Art. 53

b. Mod­al­ités

 

1 L’élec­tion de droit doit faire l’ob­jet d’une con­ven­tion écrite ou res­sortir d’une façon cer­taine des dis­pos­i­tions du con­trat de mariage; en outre, elle est ré­gie par le droit choisi.

2 L’élec­tion de droit peut être faite ou modi­fiée en tout temps. Si elle est postérieure à la célébra­tion du mariage, elle rétro­agit au jour du mariage, sauf con­ven­tion con­traire.

3 Le droit choisi reste ap­plic­able tant que les époux n’ont pas modi­fié ou ré­voqué ce choix.

Art. 54

2. À dé­faut d’élec­tion de droit

a. Prin­cipe

 

1 À dé­faut d’élec­tion de droit, le ré­gime mat­ri­mo­ni­al est régi:

a.
par le droit de l’État dans le­quel les deux époux sont dom­ici­liés en même temps ou, si tel n’est pas le cas;
b.
par le droit de l’État dans le­quel, en derni­er lieu, les deux époux ont été dom­i­ciliés en même temps.

2 Si les époux n’ont ja­mais été dom­i­ciliés en même temps dans le même État, leur droit na­tion­al com­mun est ap­plic­able.

3 Les époux qui n’ont ja­mais été dom­i­ciliés dans le même État et n’ont pas de na­tion­al­ité com­mune sont sou­mis au ré­gime suisse de la sépa­ra­tion de bi­ens.

Art. 55

b. Mut­ab­il­ité et rétro­activ­ité lors de change­ment de dom­i­cile

 

1 En cas de trans­fert du dom­i­cile des époux d’un État dans un autre, le droit du nou­veau dom­i­cile est ap­plic­able et rétro­agit au jour du mariage. Les époux peuvent con­venir par écrit d’ex­clure la rétro­activ­ité.

2 Le change­ment de dom­i­cile n’a pas d’ef­fet sur le droit ap­plic­able lor­sque les époux sont convenus par écrit de main­tenir le droit an­té­rieur ou lor­squ’ils sont liés par un con­trat de mariage.

Art. 56

3. Forme du con­trat de mariage

 

Le con­trat de mariage est val­able quant à la forme s’il sat­is­fait aux con­di­tions du droit ap­plic­able au fond ou du droit du lieu où l’acte a été passé.

Art. 57

4. Rap­ports jur­idiques avec les tiers

 

1 Les ef­fets du ré­gime mat­ri­mo­ni­al sur un rap­port jur­idique entre un époux et un tiers sont ré­gis par le droit de l’État dans le­quel cet époux était dom­i­cilié au mo­ment où ce rap­port a pris nais­sance.

2 Toute­fois, ces ef­fets sont ré­gis par le droit ap­plic­able au ré­gime mat­ri­mo­ni­al si le tiers con­nais­sait ou devait con­naître ce droit au mo­ment où le rap­port jur­idique a pris nais­sance.

Art. 58

III. Dé­cisions étrangères

 

1 Les dé­cisions étrangères re­l­at­ives au ré­gime mat­ri­mo­ni­al sont re­con­nues en Suisse:

a.
lor­squ’elles ont été ren­dues ou qu’elles sont re­con­nues dans l’État du dom­i­cile de l’époux défendeur;
b.
lor­squ’elles ont été ren­dues ou qu’elles sont re­con­nues dans l’État du dom­i­cile de l’époux de­mandeur et que l’époux défen­deur n’était pas dom­i­cilié en Suisse;
c.
lor­squ’elles ont été ren­dues ou qu’elles sont re­con­nues dans l’État dont, en vertu de la présente loi, le droit s’ap­plique au ré­gime mat­ri­mo­ni­al, ou
d.
dans la mesure où elles con­cernent des im­meubles, lor­squ’elles ont été ren­dues ou qu’elles sont re­con­nues dans l’État dans le­quel ces im­meubles sont situés.

2 La re­con­nais­sance de dé­cisions re­l­at­ives au ré­gime mat­ri­mo­ni­al pri­ses dans le cadre de mesur­es pro­tec­trices de l’uni­on con­ju­gale ou à la suite d’un décès, d’une déclar­a­tion de nullité du mariage, d’un di­vorce ou d’une sé­par­a­tion de corps est ré­gie par les dis­pos­i­tions de la pré­sente loi re­l­at­ives aux ef­fets généraux du mariage, au di­vorce ou aux suc­ces­sions (art. 50, 65 et 96).

Section 4 Divorce et séparation de corps

Art. 59

I. Com­pétence

1. Prin­cipe

 

Sont com­pétents pour con­naître d’une ac­tion en di­vorce ou en sé­para­tion de corps:

a.
les tribunaux suisses du dom­i­cile de l’époux défendeur;
b.
les tribunaux suisses du dom­i­cile de l’époux de­mandeur, si ce­lui-ci réside en Suisse depuis une an­née ou est suisse.

Art. 60

2. For d’ori­gine

 

Lor­sque les époux ne sont pas dom­i­ciliés en Suisse et que l’un d’eux est suisse, les tribunaux du lieu d’ori­gine sont com­pétents pour con­naître d’une ac­tion en di­vorce ou en sé­par­a­tion de corps, si l’ac­tion ne peut être in­tentée au dom­i­cile de l’un des époux ou si l’on ne peut rai­son­nable­ment ex­i­ger qu’elle le soit.

Art. 6129

II. Droit ap­plic­able

 

Le di­vorce et la sé­par­a­tion de corps sont ré­gis par le droit suisse.

29 Nou­velle ten­eur selon l’an­nexe ch. 3 de la LF du 19 juin 2015 (Part­age de la pré­voy­ance pro­fes­sion­nelle en cas de di­vorce), en vi­gueur depuis le 1er janv. 2017 (RO 20162313; FF 2013 4341).

Art. 62

III. Mesur­es pro­vis­oires

 

1 Le tribunal suisse saisi d’une ac­tion en di­vorce ou en sé­par­a­tion de corps est com­pétent pour or­don­ner des mesur­es pro­vis­oires, sauf si son in­com­pétence pour statuer au fond est mani­feste ou a été con­sta­tée par une dé­cision ay­ant force de chose jugée.

2 Les mesur­es pro­vis­oires sont ré­gies par le droit suisse.

3 Sont réser­vées les dis­pos­i­tions de la présente loi sur l’ob­lig­a­tion ali­men­taire entre époux (art. 49), les ef­fets de la fi­li­ation (art. 82 et 83) et la pro­tec­tion des mineurs (art. 85).

Art. 63

IV. Ef­fets ac­cessoires

 

1 Les tribunaux suisses com­pétents pour con­naître d’une ac­tion en di­vorce ou en sé­par­a­tion de corps le sont égale­ment pour se pro­non­cer sur les ef­fets ac­cessoires. Les dis­pos­i­tions de la présente loi sur la pro­tec­tion des mineurs (art. 85) sont réser­vées.30

1bis Pour con­naître du part­age de préten­tions de pré­voy­ance profes­sion­nelle en­vers une in­sti­tu­tion suisse de pré­voy­ance pro­fes­sion­nelle, la com­pétence des tribunaux suisses est ex­clus­ive.31

2 Le droit suisse ré­git les ef­fets ac­cessoires du di­vorce et de la sé­par­a­tion de corps.32 Sont réser­vées les dis­pos­i­tions de la présente loi re­l­at­ives au nom (art. 37 à 40), à l’ob­lig­a­tion al­i­mentaire entre époux (art. 49), au ré­gime matri­mo­ni­al (art. 52 à 57), aux ef­fets de la fi­li­ation (art. 82 et 83) et à la pro­tec­tion des mineurs (art. 85).

30 Nou­velle ten­eur selon l’an­nexe ch. 3 de la LF du 21 juin 2013 (Autor­ité par­entale), en vi­gueur depuis le 1er juil. 2014 (RO 2014 357; FF 2011 8315).

31 In­troduit par l’an­nexe ch. 3 de la LF du 19 juin 2015 (Part­age de la pré­voy­ance pro­fes­sion­nelle en cas de di­vorce), en vi­gueur depuis le 1er janv. 2017 (RO 20162313; FF 2013 4341).

32 Nou­velle ten­eur selon l’an­nexe ch. 3 de la LF du 19 juin 2015 (Part­age de la pré­voy­ance pro­fes­sion­nelle en cas de di­vorce), en vi­gueur depuis le 1er janv. 2017 (RO 20162313; FF 2013 4341).

Art. 64

V. Com­plé­ment ou modi­fic­a­tion d’une dé­cision

 

1 Les tribunaux suisses sont com­pétents pour con­naître d’une ac­tion en com­plé­ment ou en modi­fic­a­tion d’un juge­ment de di­vorce ou de sépa­ra­tion de corps s’ils ont pro­non­cé ce juge­ment ou s’ils sont com­pétents en vertu des art. 59 ou 60. Sont réser­vées les dis­pos­i­tions de la pré­sente loi sur la pro­tec­tion des mineurs (art. 85).

1bis Pour con­naître du part­age de préten­tions de pré­voy­ance profes­sion­nelle en­vers une in­sti­tu­tion suisse de pré­voy­ance pro­fes­sion­nelle, la com­pétence des tribunaux suisses est ex­clus­ive. En l’ab­sence de com­pétence au sens de l’al. 1, les tribunaux suisses du siège de l’in­sti­tu­tion de pré­voy­ance sont com­pétents.33

2 Le droit suisse ré­git l’ac­tion en com­plé­ment ou en modi­fic­a­tion du di­vorce ou de la sé­par­a­tion de corps.34 Sont réser­vées les dis­pos­i­tions de la présente loi re­lati­ves au nom (art. 37 à 40), à l’ob­lig­a­tion al­i­mentaire entre époux (art. 49), au ré­gime mat­ri­mo­ni­al (art. 52 à 57), aux ef­fets de la fi­l­ia­tion (art. 82 et 83) et à la pro­tec­tion des mineurs (art. 85).

33 In­troduit par l’an­nexe ch. 3 de la LF du 19 juin 2015 (Part­age de la pré­voy­ance pro­fes­sion­nelle en cas de di­vorce), en vi­gueur depuis le 1er janv. 2017 (RO 20162313; FF 2013 4341).

34 Nou­velle ten­eur selon l’an­nexe ch. 3 de la LF du 19 juin 2015 (Part­age de la pré­voy­ance pro­fes­sion­nelle en cas de di­vorce), en vi­gueur depuis le 1er janv. 2017 (RO 20162313; FF 2013 4341).

Art. 65

VI. Dé­cisions étrangères

 

1 Les dé­cisions étrangères de di­vorce ou de sé­par­a­tion de corps sont re­con­nues en Suisse lor­squ’elles ont été ren­dues dans l’État du do­mi­cile ou de la résid­ence habituelle, ou dans l’État na­tion­al de l’un des époux, ou si elles sont re­con­nues dans un de ces États.

2 Toute­fois, la dé­cision ren­due dans un État dont aucun des époux ou seul l’époux de­mandeur a la na­tion­al­ité n’est re­con­nue en Suisse que:

a.
lor­sque, au mo­ment de l’in­tro­duc­tion de la de­mande, au moins l’un des époux était dom­i­cilié ou avait sa résid­ence habituelle dans cet État et que l’époux défendeur n’était pas dom­i­cilié en Suisse;
b.
lor­sque l’époux défendeur s’est sou­mis sans faire de réserve à la com­pétence du tribunal étranger, ou
c.
lor­sque l’époux défendeur a ex­pressé­ment con­senti à la re­con­nais­sance de la dé­cision en Suisse.

Chapitre 3a Partenariat enregistré35

35 Introduit par l’annexe ch. 17 de la LF du 18 juin 2004 sur le partenariat, en vigueur depuis le 1er janv. 2007 (RO 20055685; FF 2003 1192).

Art. 65a36

I. Ap­plic­a­tion du chap. 3

 

Les dis­pos­i­tions du chap. 3 s’ap­pli­quent par ana­lo­gie au parten­ari­at en­re­gis­tré, à l’ex­cep­tion de l’art. 43, al. 2.

36 Nou­velle ten­eur selon le ch. I 5 de la LF du 15 juin 2012 con­cernant les mesur­es de lutte contre les mariages for­cés, en vi­gueur depuis le 1er juil. 2013 (RO 2013 1035; FF 2011 2045).

Art. 65b

II. For en cas de dis­sol­u­tion du parten­ari­at en­re­gis­tré

 

Lor­sque les partenaires ne sont pas dom­i­ciliés en Suisse et qu’aucun d’eux n’est Suisse, les tribunaux suisses du lieu d’en­re­gis­trement sont com­pétents pour con­naître des ac­tions ou des re­quêtes re­l­at­ives à la dis­sol­u­tion du parten­ari­at en­re­gis­tré, si l’ac­tion ne peut être in­tentée ou la re­quête dé­posée devant le tribunal du dom­i­cile de l’un des partenai­res, ou si l’on ne peut rais­on­nable­ment ex­i­ger qu’elles le soi­ent.

Art. 65c

III. Droit ap­plic­able

 

1 Lor­sque le droit ap­plic­able en vertu du chap. 3 ne con­naît pas de dis­po­s­i­tions ap­plic­ables au parten­ari­at en­re­gis­tré, le droit suisse est ap­pli­cable, sous réserve de l’art. 49.

2 En sus des droits désignés par l’art. 52, al. 2, les partenaires peuvent choisir le droit de l’État dans le­quel le parten­ari­at a été en­re­gis­tré.

Art. 65d

IV. Dé­cisions ou mesur­es de l’État d’en­re­gis­trement

 

Les dé­cisions ou mesur­es étrangères sont re­con­nues en Suisse:

a.
lor­squ’elles ont été ren­dues dans l’État dans le­quel le partena­ri­at a été en­re­gis­tré, et
b.
si l’ac­tion ne pouv­ait être in­tentée ou la re­quête dé­posée dans un État étranger dont la com­pétence est re­con­nue en Suisse selon les dis­pos­i­tions du chap. 3, ou si l’on ne pouv­ait rais­on­nable­ment ex­i­ger qu’elles le soi­ent.

Chapitre 4 Filiation

Section 1 Filiation par naissance

Art. 66

I. Com­pétence

1. Prin­cipe

 

Les tribunaux suisses de la résid­ence habituelle de l’en­fant ou ceux du dom­i­cile de l’un des par­ents sont com­pétents pour con­naître d’une ac­tion re­l­at­ive à la con­stata­tion ou à la con­test­a­tion de la fi­li­ation.

Art. 67

2. For d’ori­gine

 

Lor­sque les par­ents ne sont pas dom­i­ciliés en Suisse et que l’en­fant n’y a pas de résid­ence habituelle, les tribunaux du lieu d’ori­gine suisse de l’un des par­ents sont com­pétents pour con­naître d’une ac­tion re­l­at­ive à la con­stata­tion ou à la con­test­a­tion de la fi­li­ation, si l’ac­tion ne peut être in­tentée, ni au dom­i­cile de l’un des par­ents, ni à la rési­dence habi­tuelle de l’en­fant, ou si l’on ne peut rais­on­nable­ment ex­i­ger qu’elle le soit.

Art. 68

II. Droit ap­plic­able

1. Prin­cipe

 

1 L’ét­ab­lisse­ment, la con­stata­tion et la con­test­a­tion de la fi­li­ation sont ré­gis par le droit de l’État de la résid­ence habituelle de l’en­fant.

2 Toute­fois, si aucun des par­ents n’est dom­i­cilié dans l’État de la rési­dence habituelle de l’en­fant et si les par­ents et l’en­fant ont la na­tio­na­lité d’un même État, le droit de cet État est ap­plic­able.

Art. 69

2. Mo­ment déter­min­ant

 

1 Pour déter­miner le droit ap­plic­able à l’ét­ab­lisse­ment, à la con­stata­tion ou à la con­test­a­tion de la fi­li­ation, on se fondera sur la date de la nais­sance.

2 Toute­fois, en cas de con­stata­tion ou de con­test­a­tion ju­di­ci­aires de la fi­li­ation, on se fondera sur la date de l’ac­tion si un in­térêt pré­pondé­rant de l’en­fant l’ex­ige.

Art. 70

III. Dé­cisions étrangères

 

Les dé­cisions étrangères re­l­at­ives à la con­stata­tion ou à la con­testa­tion de la fi­li­ation sont re­con­nues en Suisse lor­squ’elles ont été ren­dues dans l’État de la résid­ence habituelle de l’en­fant ou dans son État na­tion­al ou dans l’État du dom­i­cile ou dans l’État na­tion­al de la mère ou du père.

Section 2 Reconnaissance

Art. 71

I. Com­pétence

 

1 Sont com­pétentes pour re­ce­voir une re­con­nais­sance d’en­fant les autor­ités suisses du lieu de la nais­sance ou de la résid­ence habituelle de l’en­fant, ain­si que celles du dom­i­cile ou du lieu d’ori­gine de la mère ou du père.

2 Lor­squ’elle in­ter­vi­ent au cours d’une procé­dure ju­di­ci­aire, dans laquelle la fi­li­ation a une portée jur­idique, le juge saisi de l’ac­tion peut aus­si re­ce­voir la re­con­nais­sance.

3 Les tribunaux com­pétents pour con­naître d’une ac­tion re­l­at­ive à la con­stata­tion ou à la con­test­a­tion de la fi­li­ation sont aus­si com­pétents pour juger de la con­test­a­tion de la re­con­nais­sance (art. 66 et 67).

Art. 72

II. Droit ap­plic­able

 

1 La re­con­nais­sance en Suisse peut être faite con­formé­ment au droit de l’État de la résid­ence habituelle de l’en­fant, au droit de son État na­tio­nal, au droit du dom­i­cile ou au droit de l’État na­tion­al de la mère ou du père. La date de la re­con­nais­sance est déter­min­ante.

2 La forme de la re­con­nais­sance en Suisse est ré­gie par le droit suisse.

3 La con­test­a­tion de la re­con­nais­sance est ré­gie par le droit suisse.

Art. 73

III. Re­con­nais­sance in­terv­en­ue ou con­testée à l’étranger

 

1 La re­con­nais­sance d’un en­fant in­terv­en­ue à l’étranger est re­con­nue en Suisse lor­squ’elle est val­able dans l’État de la résid­ence habituelle de l’en­fant, dans son État na­tion­al, dans l’État du dom­i­cile ou en­core dans l’État na­tion­al de la mère ou du père.

2 Les dé­cisions étrangères sur la con­test­a­tion de la re­con­nais­sance sont re­con­nues en Suisse lor­squ’elles ont été ren­dues dans l’un des États men­tion­nés à l’al. 1.

Art. 74

IV. Lé­git­im­a­tion

 

L’art. 73 s’ap­plique par ana­lo­gie en matière de lé­git­im­a­tion étran­gère.

Section 3 Adoption

Art. 75

I. Com­pétence

1. Prin­cipe

 

1 Sont com­pétentes pour pro­non­cer l’ad­op­tion les autor­ités ju­di­ci­aires ou ad­min­is­trat­ives suisses du dom­i­cile de l’ad­optant ou des époux ad­optants.

2 Les tribunaux com­pétents pour con­naître d’une ac­tion re­l­at­ive à la con­stata­tion ou à la con­test­a­tion de la fi­li­ation sont aus­si com­pétents pour juger de la con­test­a­tion de l’ad­op­tion (art. 66 et 67).

Art. 76

2. For d’ori­gine

 

Sont com­pétentes pour pro­non­cer l’ad­op­tion les autor­ités ju­di­ci­aires ou ad­min­is­trat­ives du lieu d’ori­gine, lor­sque l’ad­optant ou les époux ad­optants ne sont pas dom­i­ciliés en Suisse et que l’un d’eux est suisse et lor­squ’ils ne peuvent pas ad­op­ter à leur dom­i­cile à l’étranger, ou que l’on ne saur­ait rais­on­nable­ment ex­i­ger qu’ils y en­ga­gent une pro­cé­dure d’ad­op­tion.

Art. 77

II. Droit ap­plic­able

 

1 Les con­di­tions de l’ad­op­tion pro­non­cée en Suisse sont ré­gies par le droit suisse.

2 Lor­squ’il ap­par­aît qu’une ad­op­tion ne serait pas re­con­nue dans l’État du dom­i­cile ou dans l’État na­tion­al de l’ad­optant ou des époux ad­op­tants et qu’il en ré­sul­terait un grave préju­dice pour l’en­fant, l’autor­ité tient compte en outre des con­di­tions posées par le droit de l’État en ques­tion. Si, mal­gré cela, la re­con­nais­sance ne paraît pas as­surée, l’ad­op­tion ne doit pas être pro­non­cée.

3 L’ac­tion en an­nu­la­tion d’une ad­op­tion pro­non­cée en Suisse est ré­gie par le droit suisse. Une ad­op­tion pro­non­cée à l’étranger ne peut être an­nulée en Suisse que s’il ex­iste aus­si un mo­tif d’an­nu­la­tion en droit suisse.

Art. 78

III. Ad­op­tions et in­sti­tu­tions semblables du droit étranger

 

1 Les ad­op­tions in­terv­en­ues à l’étranger sont re­con­nues en Suisse lors­qu’elles ont été pro­non­cées dans l’État du dom­i­cile ou dans l’État na­tion­al de l’ad­optant ou des époux ad­optants.

2 Les ad­op­tions ou les in­sti­tu­tions semblables du droit étranger qui ont des ef­fets es­sen­ti­elle­ment différents du li­en de fi­li­ation au sens du droit suisse ne sont re­con­nues en Suisse qu’avec les ef­fets qui leur sont at­ta­chés dans l’État dans le­quel elles ont été pro­non­cées.

Section 4 Effets de la filiation

Art. 79

I. Com­pétence

1. Prin­cipe

 

1 Les tribunaux suisses de la résid­ence habituelle de l’en­fant ou ceux du dom­i­cile et, à dé­faut de dom­i­cile, ceux de la résid­ence habituelle du par­ent défendeur sont com­pétents pour con­naître d’une ac­tion re­la­tive aux re­la­tions entre par­ents et en­fant, not­am­ment d’une ac­tion re­lat­ive à l’en­tre­tien de l’en­fant.

2 Les dis­pos­i­tions de la présente loi re­l­at­ives au nom (art. 33, 37 à 40), à la pro­tec­tion des mineurs (art. 85) et aux suc­ces­sions (art. 86 à 89) sont réser­vées.

Art. 80

2. For d’ori­gine

 

Lor­sque ni l’en­fant ni le par­ent défendeur n’ont de dom­i­cile ou de rési­dence habituelle en Suisse et que l’un d’eux est suisse, les tribunaux du lieu d’ori­gine sont com­pétents.

Art. 81

3. Préten­tions de tiers

 

Les tribunaux suisses désignés aux art. 79 et 80 sont aus­si com­pé­tents pour con­naître:

a.
des de­mandes en presta­tions al­i­mentaires éman­ant des autori­tés qui ont fourni des avances;
b.
des de­mandes de la mère en presta­tions d’en­tre­tien et en rem­bourse­ment des dépenses oc­ca­sion­nées par la nais­sance.

Art. 82

II. Droit ap­plic­able

1. Prin­cipe

 

1 Les re­la­tions entre par­ents et en­fant sont ré­gies par le droit de l’État de la résid­ence habituelle de l’en­fant.

2 Toute­fois, si aucun des par­ents n’est dom­i­cilié dans l’État de la rési­dence habituelle de l’en­fant et si les par­ents et l’en­fant ont la na­tio­na­lité d’un même État, le droit de cet État est ap­plic­able.

3 Les dis­pos­i­tions de la présente loi re­l­at­ives au nom (art. 33, 37 à 40), à la pro­tec­tion des mineurs (art. 85) et aux suc­ces­sions (art. 90 à 95) sont réser­vées.

Art. 83

2. Ob­lig­a­tion al­i­mentaire

 

1 L’ob­lig­a­tion al­i­mentaire entre par­ents et en­fant est ré­gie par la con­ven­tion de La Haye du 2 oc­tobre 1973 sur la loi ap­plic­able aux obli­ga­tions al­i­mentaires37.

2 Dans la mesure où les droits à l’en­tre­tien de la mère et le rem­bour­se­ment des dépenses oc­ca­sion­nées par la nais­sance ne sont pas réglés par ladite con­ven­tion, ses dis­pos­i­tions s’ap­pli­quent par ana­lo­gie.

Art. 84

III. Dé­cisions étrangères

 

1 Les dé­cisions étrangères re­l­at­ives aux re­la­tions entre par­ents et en­fant sont re­con­nues en Suisse lor­squ’elles ont été ren­dues dans l’État de la résid­ence habituelle de l’en­fant ou dans l’État du dom­i­cile ou de la résid­ence habituelle du par­ent défendeur.

2 Les dis­pos­i­tions de la présente loi re­l­at­ives au nom (art. 39), à la pro­tec­tion des mineurs (art. 85) et aux suc­ces­sions (art. 96) sont réser­vées.

Chapitre 5 Tutelle, protection de l’adulte et autres mesures protectrices 38

38 Nouvelle teneur selon l’annexe ch. 13 de la LF du 19 déc. 2008 (Protection de l’adulte, droit des personnes et droit de la filiation), en vigueur depuis le 1er janv. 2013 (RO 2011 725; FF 2006 6635).

Art. 8539

 

1 En matière de pro­tec­tion des en­fants, la com­pétence des autor­ités ju­di­ci­aires ou ad­min­is­trat­ives suisses, la loi ap­plic­able ain­si que la re­con­nais­sance et l’ex­écu­tion des dé­cisions ou mesur­es étrangères sont ré­gies par la Con­ven­tion de La Haye du 19 oc­tobre 1996 con­cernant la com­pétence, la loi ap­plic­able, la re­con­nais­sance, l’ex­écu­tion et la coopéra­tion en matière de re­sponsab­il­ité par­entale et de mesur­es de pro­tec­tion des en­fants40.

2 En matière de pro­tec­tion des adultes, la com­pétence des autor­ités ju­di­ci­aires ou ad­min­is­trat­ives suisses, la loi ap­plic­able ain­si que la re­con­nais­sance et l’ex­écu­tion des dé­cisions ou mesur­es étrangères sont ré­gies par la Con­ven­tion de La Haye du 13 jan­vi­er 2000 sur la pro­tec­tion in­ter­na­tionale des adultes41.

3 Les autor­ités ju­di­ci­aires ou ad­min­is­trat­ives suisses sont en outre com­pétentes lor­sque la pro­tec­tion d’une per­sonne ou de ses bi­ens l’ex­ige.

4 Les mesur­es or­don­nées dans un État qui n’est pas partie aux con­ven­tions men­tion­nées aux al. 1 et 2 sont re­con­nues si elles ont été or­don­nées ou si elles sont re­con­nues dans l’État de la résid­ence habituelle de l’en­fant ou de l’adulte.42

39 Nou­velle ten­eur selon l’art. 15 de la LF du 21 déc. 2007 sur l’en­lève­ment in­ter­na­tion­al d’en­fants et les Conv. de la Haye sur la pro­tec­tion des en­fants et des adultes, en vi­gueur depuis le 1er juil. 2009 (RO 20093077; FF 2007 2433).

40 RS 0.211.231.011

41 RS 0.211.232.1

42 Nou­velle ten­eur selon l’an­nexe ch. 3 de la LF du 21 juin 2013, en vi­gueur depuis le 1er juil. 2014 (RO 2014 357; FF 2011 8315).

Chapitre 6 Successions

Art. 86

I. Com­pétence

1. Prin­cipe

 

1 Les autor­ités ju­di­ci­aires ou ad­min­is­trat­ives suisses du derni­er do­mi­cile du dé­funt sont com­pétentes pour pren­dre les mesur­es néces­sai­res au règle­ment de la suc­ces­sion et con­naître des lit­iges suc­cesso­raux.

2 Est réser­vée la com­pétence ex­clus­ive re­vendiquée par l’État du lieu de situ­ation des im­meubles.

Art. 87

2. For d’ori­gine

 

1 Les autor­ités ju­di­ci­aires ou ad­min­is­trat­ives du lieu d’ori­gine du dé­funt sont com­pétentes pour ré­gler la suc­ces­sion d’un Suisse dom­i­cilié à l’étranger à son décès dans la mesure où les autor­ités étrangères ne s’en oc­cu­pent pas.

2 Les autor­ités du lieu d’ori­gine sont tou­jours com­pétentes lor­sque, par un test­a­ment ou un pacte suc­cessor­al, un Suisse ay­ant eu son derni­er dom­i­cile à l’étranger sou­met à la com­pétence ou au droit suisse l’en­semble de sa suc­ces­sion ou la part de celle-ci se trouv­ant en Suisse. L’art. 86, al. 2, est réser­vé.

Art. 88

3. For du lieu de situ­ation

 

1 Si un étranger, dom­i­cilié à l’étranger à son décès, laisse des bi­ens en Suisse, les autor­ités ju­di­ci­aires ou ad­min­is­trat­ives suisses du lieu de situ­ation sont com­pétentes pour ré­gler la part de suc­ces­sion sise en Suisse dans la mesure où les autor­ités étrangères ne s’en oc­cu­pent pas.

2 S’il y a des bi­ens en différents lieux, l’autor­ité suisse sais­ie la pre­mière est com­pétente.

Art. 89

4. Mesur­es con­ser­vatoires

 

Si le dé­funt avait son derni­er dom­i­cile à l’étranger et laisse des bi­ens en Suisse, les autor­ités suisses du lieu de situ­ation de ces bi­ens pren­nent les mesur­es né­ces­saires à la pro­tec­tion pro­vi­sion­nelle de ceux-ci.

Art. 90

II. Droit ap­plic­able

1. Derni­er dom­i­cile en Suisse

 

1 La suc­ces­sion d’une per­sonne qui avait son derni­er dom­i­cile en Suisse est ré­gie par le droit suisse.

2 Un étranger peut toute­fois sou­mettre sa suc­ces­sion par test­a­ment ou pacte suc­cessor­al au droit de l’un de ses États na­tionaux. Ce choix est ca­duc si, au mo­ment de son décès, le dis­posant n’avait plus cette na­tion­al­ité ou avait ac­quis la na­tion­al­ité suisse.

Art. 91

2. Derni­er dom­i­cile à l’étranger

 

1 La suc­ces­sion d’une per­sonne qui a eu son derni­er dom­i­cile à l’étran­ger est ré­gie par le droit que désignent les règles de droit inter­na­tion­al privé de l’État dans le­quel le dé­funt était dom­i­cilié.

2 Dans la mesure où les autor­ités ju­di­ci­aires ou ad­min­is­trat­ives suis­ses sont com­pétentes en vertu de l’art. 87, la suc­ces­sion d’un dé­funt suisse qui a eu son derni­er dom­i­cile à l’étranger est ré­gie par le droit suisse à moins que, par test­a­ment ou pacte suc­cessor­al, le dé­funt n’ait réser­vé ex­pressé­ment le droit de son derni­er dom­i­cile.

Art. 92

3. Do­maine du stat­ut suc­cessor­al et de la li­quid­a­tion

 

1 Le droit ap­plic­able à la suc­ces­sion déter­mine en quoi con­siste la suc­ces­sion, qui est ap­pelé à suc­céder, pour quelle part et qui ré­pond des dettes suc­cessor­ales, quelles in­sti­tu­tions de droit suc­cessor­al peu­vent être in­voquées, quelles mesur­es peuvent être or­don­nées et à quelles con­di­tions.

2 Les mod­al­ités d’ex­écu­tion sont ré­gies par le droit de l’État dont l’autor­ité est com­pétente. Ce droit ré­git not­am­ment les mesur­es con­serva­toires et la li­quid­a­tion, y com­pris l’ex­écu­tion test­a­mentaire.

Art. 93

4. Forme

 

1 La valid­ité des test­a­ments est ré­gie quant à la forme par la con­ven­tion de La Haye du 5 oc­tobre 1961 sur les con­flits de lois en matière de forme des dis­pos­i­tions test­a­mentaires43.

2 Cette con­ven­tion s’ap­plique par ana­lo­gie à la forme d’autres dispo­si­tions pour cause de mort.

Art. 94

5. Ca­pa­cité de dis­poser

 

Une per­sonne peut dis­poser pour cause de mort si, au mo­ment de dis­poser, elle en a la ca­pa­cité en vertu du droit de l’État de son do­mi­cile ou de sa résid­ence habituelle, ou en vertu du droit de l’un de ses États na­tionaux.

Art. 95

6. Pact­es suc­cessoraux et autres dis­pos­i­tions ré­ciproques pour cause de mort

 

1 Le pacte suc­cessor­al est régi par le droit de l’État dans le­quel le dis­posant est dom­i­cilié au mo­ment de la con­clu­sion du pacte.

2 Si, dans le pacte, un dis­posant sou­met toute sa suc­ces­sion au droit de son État na­tion­al, ce droit s’ap­plique en lieu et place du droit du domi­cile.

3 Les dis­pos­i­tions ré­ciproques pour cause de mort sont val­ables si el­les sont con­formes au droit du dom­i­cile de chacun des dis­posants ou au droit d’un État na­tion­al com­mun qu’ils ont choisi.

4 Sont réser­vées les dis­pos­i­tions de la présente loi sur la forme et la ca­pa­cité de dis­poser (art. 93 et 94).

Art. 96

III. Dé­cisions, mesur­es, doc­u­ments et droits étrangers

 

1 Les dé­cisions, les mesur­es ou les doc­u­ments re­latifs à une suc­ces­sion, de même que les droits qui dériv­ent d’une suc­ces­sion ouverte à l’étran­ger, sont re­con­nus en Suisse:

a.
lor­squ’ils ont été ren­dus, pris, dressés ou con­statés dans l’État du derni­er dom­i­cile du dé­funt ou dans l’État au droit duquel le dé­funt a sou­mis sa suc­ces­sion ou s’ils sont re­con­nus dans un de ces États, ou
b.
lor­squ’ils se rap­portent à des im­meubles et ont été ren­dus, pris, dressés ou con­statés dans l’État dans le­quel ces bi­ens sont situés ou s’ils sont re­con­nus dans cet État.

2 S’agis­sant d’un im­meuble sis dans un État qui re­vendique une com­pétence ex­clus­ive, seuls les dé­cisions, mesur­es ou doc­u­ments éma­nant de cet État sont re­con­nus.

3 Les mesur­es con­ser­vatoires prises dans l’État du lieu de situ­ation des bi­ens du dé­funt sont re­con­nues en Suisse.

Chapitre 7 Droits réels

Art. 97

I. Com­pétence

1. Im­meubles

 

Les tribunaux du lieu de situ­ation des im­meubles en Suisse sont ex­clu­sive­ment com­pétents pour con­naître des ac­tions réelles im­mobi­liè­res.

Art. 98

2. Meubles

 

1 Les tribunaux suisses du dom­i­cile ou, à dé­faut de dom­i­cile, ceux de la résid­ence habituelle du défendeur sont com­pétents pour con­naître des ac­tions réelles mo­bilières.

2 Les tribunaux suisses du lieu où se trouvent les bi­ens sont en outre com­pétents.44

44 Nou­velle ten­eur selon l’art. 3 ch. 3 de l’AF du 11 déc. 2009 (Ap­prob­a­tion et mise en oeuvre de la Conv. de Lugano), en vi­gueur depuis le 1er janv. 2011 (RO 2010 5601; FF 2009 1497).

Art. 98a45

3. Bi­ens cul­turels

 

Le tribunal du dom­i­cile ou du siège du défendeur ou le tribunal du lieu où se trouve le bi­en cul­turel est com­pétent pour con­naître des ac­tions en re­tour au sens de l’art. 9 de la loi du 20 juin 2003 sur le trans­fert des bi­ens cul­turels46.

45 In­troduit par l’art. 32 ch. 3 de la LF du 20 juin 2003 sur le trans­fert des bi­ens cul­turels, en vi­gueur depuis le 1er juin 2005 (RO 2005 1869; FF 2002 505).

46 RS 444.1

Art. 99

II. Droit ap­plic­able

1. Im­meubles

 

1 Les droits réels im­mob­iliers sont ré­gis par le droit du lieu de situa­tion de l’im­meuble.

2 Les préten­tions ré­sult­ant d’im­mis­sions proven­ant d’un im­meuble sont ré­gies par les dis­pos­i­tions de la présente loi re­l­at­ives aux act­es il­li­cites (art. 138).

Art. 100

2. Meubles

a. Prin­cipe

 

1 L’ac­quis­i­tion et la perte de droits réels mo­biliers sont ré­gies par le droit du lieu de situ­ation du meuble au mo­ment des faits sur lesquels se fonde l’ac­quis­i­tion ou la perte.

2 Le con­tenu et l’ex­er­cice de droits réels mo­biliers sont ré­gis par le droit du lieu de situ­ation du meuble.

Art. 101

b. Bi­ens en trans­it

 

L’ac­quis­i­tion et la perte, par des act­es jur­idiques, de droits réels sur des bi­ens en trans­it sont ré­gies par le droit de l’État de des­tin­a­tion.

Art. 102

c. Bi­ens trans­portés en Suisse

 

1 Lor­squ’un bi­en meuble est trans­porté de l’étranger en Suisse et que l’ac­quis­i­tion ou la perte de droits réels n’est pas en­core in­terv­en­ue à l’étranger, les faits survenus à l’étranger sont réputés s’être réal­isés en Suisse.

2 Lor­sque par­vi­ent en Suisse un bi­en sur le­quel a été val­able­ment con­stituée à l’étranger une réserve de pro­priété qui ne ré­pond pas aux ex­i­gences du droit suisse, cette réserve de pro­priété con­serve néan­moins sa valid­ité pendant trois mois.

3 Le tiers de bonne foi ne pourra se voir op­poser l’ex­ist­ence de pa­re­ille réserve de pro­priété con­stituée à l’étranger.

Art. 103

d. Réserve de pro­priété d’un bi­en des­tiné à l’ex­port­a­tion

 

La réserve de pro­priété con­stituée sur une chose mo­bilière des­tinée à l’ex­port­a­tion est ré­gie par le droit de l’État de des­tin­a­tion.

Art. 104

e. Élec­tion de droit

 

1 Les parties peuvent sou­mettre l’ac­quis­i­tion et la perte de droits réels mo­biliers au droit de l’État d’ex­pédi­tion ou de des­tin­a­tion ou au droit qui ré­git l’acte jur­idique de base.

2 L’élec­tion de droit n’est pas op­pos­able aux tiers.

Art. 105

3. Règles spé­ciales

a. Mise en gage de créances, de papi­ers-valeurs ou d’autres droits

 

1 La mise en gage de créances, de papi­ers-valeurs ou d’autres droits, est ré­gie par le droit choisi par les parties. Cette élec­tion de droit n’est pas op­pos­able aux tiers.

2 À dé­faut d’élec­tion de droit, la mise en gage de créances est ré­gie par le droit de l’État de la résid­ence habituelle du créan­ci­er ga­giste. Il en est de même de la mise en gage d’autres droits s’ils sont re­présentés par un droit-valeur, un papi­er-valeur ou un titre équi­val­ent; dans le cas con­traire, leur mise en gage est ré­gie par le droit qui s’ap­plique aux droits eux-mêmes.47

3 Le débiteur ne peut se voir op­poser un droit autre que ce­lui qui ré­git le droit mis en gage.

47 Nou­velle ten­eur selon le ch. I 3 de la LF du 25 sept. 2020 sur l’ad­apt­a­tion du droit fédéral aux dévelop­pe­ments de la tech­no­lo­gie des re­gis­tres élec­tro­niques dis­tribués, en vi­gueur depuis le 1er fév. 2021 (RO 2021 33; FF 2020 223).

Art. 10648

b. Titres re­présent­atifs de marchand­ises

 

1 Le droit désigné à l’art. 145a, al. 1, déter­mine si un titre re­présente une marchand­ise.

2 Lor­squ’un titre physique re­présente la marchand­ise, les droits réels re­latifs au titre et à la marchand­ise sont ré­gis par le droit ap­plic­able au titre en tant que bi­en mo­bilier.

3 Lor­sque plusieurs per­sonnes font valoir des droits réels sur la mar­chand­ise, les unes dir­ecte­ment, les autres en vertu d’un titre, le droit ap­plic­able à la marchand­ise même déter­mine le­quel de ces droits pré­vaut.

48 Nou­velle ten­eur selon le ch. I 3 de la LF du 25 sept. 2020 sur l’ad­apt­a­tion du droit fédéral aux dévelop­pe­ments de la tech­no­lo­gie des re­gis­tres élec­tro­niques dis­tribués, en vi­gueur depuis le 1er fév. 2021 (RO 2021 33; FF 2020 223).

Art. 107

c. Moy­ens de trans­port

 

Sont réser­vées celles des dis­pos­i­tions d’autres lois qui sont re­l­at­ives aux droits réels sur les navires, aéronefs ou autres moy­ens de trans­port.

Art. 108

III. Dé­cisions étrangères

 

1 Les dé­cisions étrangères en matière de droits réels im­mob­iliers sont re­con­nues en Suisse lor­squ’elles ont été ren­dues dans l’État dans le­quel le bi­en est situé ou lor­squ’elles sont re­con­nues dans cet État.

2 Les dé­cisions étrangères en matière de droits réels mo­biliers sont re­con­nues en Suisse:

a.
lor­squ’elles ont été ren­dues dans l’État du dom­i­cile du défen­deur;
b.
lor­squ’elles ont été ren­dues dans l’État dans le­quel les bi­ens sont situés, pour autant que le défendeur y ait eu sa résid­ence habi­tuelle.
c. 49
...

49 Ab­ro­gée par l’art. 2 de l’AF du 3 oct. 2008 port­ant ap­prob­a­tion et mise en œuvre de la Conv. de La Haye sur la loi ap­plic­able à cer­tains droits sur des titres détenus auprès d’un in­ter­mé­di­aire, avec ef­fet au 1er janv. 2010 (RO 20096579; FF 2006 8817).

Chapitre 7a Titres intermédiés50

50 Introduit par l’art. 2 de l’AF du 3 oct. 2008 portant approbation et mise en œuvre de la Conv. de La Haye sur la loi applicable à certains droits sur des titres détenus auprès d’un intermédiaire, en vigueur depuis le 1er janv. 2010 (RO 20096579; FF 2006 8817).

Art. 108a

I. Défin­i­tion

 

On en­tend par titres in­ter­médiés les titres détenus auprès d’un in­ter­mé­di­aire au sens de la Con­ven­tion de La Haye du 5 juil­let 2006 sur la loi ap­plic­able à cer­tains droits sur des titres détenus auprès d’un in­ter­mé­di­aire51.

Art. 108b

II. Com­pétence

 

1 Les tribunaux suisses du dom­i­cile ou, à dé­faut de dom­i­cile, ceux de la résid­ence habituelle du défendeur sont com­pétents pour con­naître des ac­tions re­l­at­ives à des titres in­ter­médiés.

2 Les tribunaux suisses du lieu où le défendeur a son ét­ab­lisse­ment sont aus­si com­pétents pour con­naître des ac­tions re­l­at­ives à des titres in­ter­médiés dé­coulant de l’ex­ploit­a­tion de cet ét­ab­lisse­ment.

Art. 108c

III. Droit ap­plic­able

 

Le droit ap­plic­able aux titres in­ter­médiés est régi par la Con­ven­tion de La Haye du 5 juil­let 2006 sur la loi ap­plic­able à cer­tains droits sur des titres détenus auprès d’un in­ter­mé­di­aire52.

Art. 108d

IV. Dé­cisions étrangères

 

Les dé­cisions étrangères ren­dues en re­la­tion avec une ac­tion re­l­at­ive à des titres in­ter­médiés sont re­con­nues en Suisse:

a.
lor­squ’elles ont été ren­dues dans l’État du dom­i­cile ou de la résid­ence habituelle du défendeur;
b.
lor­squ’elles ont été ren­dues dans l’État de l’ét­ab­lisse­ment du défendeur et que la préten­tion ré­sulte de l’ex­ploit­a­tion de cet ét­ab­lisse­ment.

Chapitre 8 Propriété intellectuelle

Art. 10953

I. Com­pétence

 

1 Les tribunaux suisses du dom­i­cile du défendeur sont com­pétents pour con­naître des ac­tions port­ant sur la valid­ité ou l’in­scrip­tion en Suisse de droits de pro­priété in­tel­lec­tuelle. Si le défendeur n’a pas de dom­i­cile en Suisse, ces ac­tions peuvent être in­tentées devant les tribunaux suisses du siège com­mer­cial du man­dataire in­scrit au re­gistre, ou, à dé­faut, devant les tribunaux du lieu où l’autor­ité qui tient le re­gistre a son siège.

2 Les ac­tions port­ant sur la vi­ol­a­tion de droits de pro­priété in­tel­lec­tuelle peuvent être in­tentées devant les tribunaux suisses du dom­i­cile du défendeur ou, à dé­faut, ceux de sa résid­ence habituelle. Sont en outre com­pétents les tribunaux suisses du lieu de l’acte ou du ré­sultat et, pour con­naître des ac­tions re­l­at­ives à l’activ­ité de l’ét­ab­lisse­ment en Suisse, les tribunaux du lieu de l’ét­ab­lisse­ment.

2bis L’al. 2 s’ap­plique par ana­lo­gie aux ac­tions port­ant sur les droits à rémun­éra­tion pre­scrits par la loi pour l’util­isa­tion li­cite d’un bi­en de pro­priété in­tel­lec­tuelle.54

3 ...55

53 Nou­velle ten­eur selon l’an­nexe ch. 5 de la LF du 22 juin 2007, en vi­gueur depuis le 1er juil. 2008 (RO 2008 2551; FF 2006 1).

54 In­troduit par l’an­nexe ch. 2 de la LF du 27 sept. 2019, en vi­gueur depuis le 1er avr. 2020 (RO 2020 1003; FF 2018 559).

55 Ab­ro­gé par l’art. 3 ch. 3 de l’AF du 11 déc. 2009 (Ap­prob­a­tion et mise en oeuvre de la Conv. de Lugano), avec ef­fet au 1er janv. 2011 (RO 2010 5601; FF 2009 1497).

Art. 110

II. Droit ap­plic­able

 

1 Les droits de la pro­priété in­tel­lec­tuelle sont ré­gis par le droit de l’État pour le­quel la pro­tec­tion de la pro­priété in­tel­lec­tuelle est re­vendiquée.

2 En ce qui con­cerne les préten­tions con­séc­ut­ives à un acte il­li­cite, les parties peuvent tou­jours con­venir, après l’événe­ment dom­mage­able, de l’ap­plic­a­tion du droit du for.

3 Les con­trats port­ant sur la pro­priété in­tel­lec­tuelle sont ré­gis par les dis­pos­i­tions de la présente loi re­l­at­ives aux con­trats (art. 122).

Art. 111

III. Dé­cisions étrangères

 

1 Les dé­cisions étrangères re­l­at­ives à la vi­ol­a­tion de droits de pro­priété in­tel­lec­tuelle sont re­con­nues en Suisse:

a.
lor­sque la dé­cision a été ren­due dans l’État du dom­i­cile du défendeur, ou
b.
lor­sque la dé­cision a été ren­due au lieu de l’acte ou du ré­sultat et que le défendeur n’était pas dom­i­cilié en Suisse.56

2 Les dé­cisions étrangères port­ant sur l’ex­ist­ence, la valid­ité ou l’ins­crip­tion de droits de pro­priété in­tel­lec­tuelle ne sont re­con­nues que si elles ont été ren­dues dans un État pour le­quel la pro­tec­tion de la pro­priété in­tel­lec­tuelle est re­vendiquée ou si elles y sont re­con­nues.

56 Nou­velle ten­eur selon l’an­nexe ch. 5 de la LF du 22 juin 2007, en vi­gueur depuis le 1er juil. 2008 (RO 2008 2551; FF 2006 1).

Chapitre 9 Droit des obligations

Section 1 Contrats

Art. 112

I. Com­pétence

1. Dom­i­cile et ét­ab­lisse­ment

 

1 Les tribunaux suisses du dom­i­cile ou, à dé­faut de dom­i­cile, ceux de la résid­ence habituelle du défendeur sont com­pétents pour con­naître des ac­tions dé­coulant d’un con­trat.

2 Les tribunaux suisses du lieu où le défendeur a son ét­ab­lisse­ment sont aus­si com­pétents pour con­naître des ac­tions re­l­at­ives à une obli­ga­tion dé­coulant de l’ex­ploit­a­tion de cet ét­ab­lisse­ment.

Art. 11358

2. Lieu d’ex­écu­tion

 

Lor­sque la presta­tion ca­ra­ctéristique du con­trat doit être ex­écutée en Suisse, l’ac­tion peut aus­si être portée devant le tribunal suisse du lieu où elle doit être ex­écutée.

58 Nou­velle ten­eur selon l’art. 3 ch. 3 de l’AF du 11 déc. 2009 (Ap­prob­a­tion et mise en oeuvre de la Conv. de Lugano), en vi­gueur depuis le 1er janv. 2011 (RO 2010 5601; FF 2009 1497).

Art. 114

3. Con­trats con­clus avec des con­som­mateurs

 

1 Dans les con­trats qui ré­pond­ent aux con­di­tions énon­cées par l’art. 120, al. 1, l’ac­tion in­tentée par un con­som­mateur peut être por­tée, au choix de ce derni­er, devant le tribunal suisse;

a.
de son dom­i­cile ou de sa résid­ence habituelle, ou
b.
du dom­i­cile ou, à dé­faut de dom­i­cile, de la résid­ence habi­tuelle du fourn­is­seur.

2 Le con­som­mateur ne peut pas ren­on­cer d’avance au for de son domi­cile ou de sa résid­ence habituelle.

Art. 115

4. Con­trats de trav­ail

 

1 Les tribunaux suisses du dom­i­cile du défendeur ou du lieu dans le­quel le trav­ail­leur ac­com­plit habituelle­ment son trav­ail sont com­pé­tents pour con­naître des ac­tions re­l­at­ives au con­trat de trav­ail.

2 L’ac­tion in­tentée par un trav­ail­leur peut, de sur­croît, être portée au for de son dom­i­cile ou de sa résid­ence habituelle en Suisse.

3 Les tribunaux suisses du lieu dans le­quel un trav­ail­leur en prove­nance de l’étranger est détaché, pour une péri­ode lim­itée et pour y exé­cuter tout ou partie de sa presta­tion de trav­ail, sont égale­ment com­pé­tents pour con­naître des ac­tions re­l­at­ives aux con­di­tions de trav­ail et de salaire devant s’ap­pli­quer à cette presta­tion.59

59 In­troduit par l’an­nexe ch. 1 de la LF du 8 oct. 1999 sur les trav­ail­leurs détachés, en vi­gueur depuis le 1er juin 2004 (RO 20031370; FF 1999 5440).

Art. 116

II. Droit ap­plic­able

1. En général

a. Élec­tion de droit

 

1 Le con­trat est régi par le droit choisi par les parties.

2 L’élec­tion de droit doit être ex­presse ou ressortir de façon cer­taine des dis­pos­i­tions du con­trat ou des cir­con­stances; en outre, elle est ré­gie par le droit choisi.

3 L’élec­tion de droit peut être faite ou modi­fiée en tout temps. Si elle est postérieure à la con­clu­sion du con­trat, elle rétro­agit au mo­ment de la con­clu­sion du con­trat. Les droits des tiers sont réser­vés.

Art. 117

b. À dé­faut d’élec­tion de droit

 

1 À dé­faut d’élec­tion de droit, le con­trat est régi par le droit de l’État avec le­quel il présente les li­ens les plus étroits.

2 Ces li­ens sont réputés ex­ister avec l’État dans le­quel la partie qui doit fournir la presta­tion ca­ra­ctéristique a sa résid­ence habituelle ou, si le con­trat est con­clu dans l’ex­er­cice d’une activ­ité pro­fes­sion­nelle ou com­mer­ciale, son ét­ab­lisse­ment.

3 Par presta­tion ca­ra­ctéristique, on en­tend not­am­ment:

a.
la presta­tion de l’alién­ateur, dans les con­trats d’alién­a­tion;
b.
la presta­tion de la partie qui con­fère l’us­age, dans les con­trats port­ant sur l’us­age d’une chose ou d’un droit;
c.
la presta­tion de ser­vice dans le man­dat, le con­trat d’en­tre­prise et d’autres con­trats de presta­tion de ser­vice;
d.
la presta­tion du dé­positaire, dans le con­trat de dépôt;
e.
la presta­tion du garant ou de la cau­tion, dans les con­trats de garantie ou de cau­tion­nement.

Art. 118

2. En par­ticuli­er

a. Vente mo­bilière

 

1 Les ventes mo­bilières sont ré­gies par la con­ven­tion de La Haye du 15 juin 1955 sur la loi ap­plic­able aux ventes à ca­ra­ctère in­ter­na­tio­nal d’ob­jets mo­biliers cor­porels60.

2 L’art. 120 est réser­vé.

Art. 119

b. Im­meubles

 

1 Les con­trats re­latifs aux im­meubles ou à leur us­age sont ré­gis par le droit du lieu de leur situ­ation.

2 L’élec­tion de droit est ad­mise.

3 Toute­fois, la forme du con­trat est ré­gie par le droit de l’État dans le­quel l’im­meuble est situé, à moins que ce­lui-ci n’ad­mette l’ap­plica­tion d’un autre droit. Pour l’im­meuble sis en Suisse, la forme est ré­gie par le droit suisse.

Art. 120

c. Con­trats con­clus avec des con­som­mateurs

 

1 Les con­trats port­ant sur une presta­tion de con­som­ma­tion cour­ante des­tinée à un us­age per­son­nel ou fa­mili­al du con­som­mateur et qui n’est pas en rap­port avec l’activ­ité pro­fes­sion­nelle ou com­mer­ciale du con­som­mateur sont ré­gis par le droit de l’État de la résid­ence habi­tuelle du con­som­mateur:

a.
si le fourn­is­seur a reçu la com­mande dans cet État;
b.
si la con­clu­sion du con­trat a été précédée dans cet État d’une of­fre ou d’une pub­li­cité et que le con­som­mateur y a ac­com­pli les act­es né­ces­saires à la con­clu­sion du con­trat, ou
c.
si le con­som­mateur a été in­cité par son fourn­is­seur à se rendre dans un État étranger aux fins d’y pass­er la com­mande.

2 L’élec­tion de droit est ex­clue.

Art. 121

d. Con­trats de trav­ail

 

1 Le con­trat de trav­ail est régi par le droit de l’État dans le­quel le tra­vail­leur ac­com­plit habituelle­ment son trav­ail.

2 Si le trav­ail­leur ac­com­plit habituelle­ment son trav­ail dans plusieurs États, le con­trat de trav­ail est régi par le droit de l’État de l’ét­ab­lisse­ment ou, à dé­faut d’ét­ab­lisse­ment, du dom­i­cile ou de la résid­ence habi­tuelle de l’em­ployeur.

3 Les parties peuvent sou­mettre le con­trat de trav­ail au droit de l’État dans le­quel le trav­ail­leur a sa résid­ence habituelle ou dans le­quel l’em­ployeur a son ét­ab­lisse­ment, son dom­i­cile ou sa résid­ence habi­tuelle.

Art. 122

e. Con­trats en matière de pro­priété in­tel­lec­tuelle

 

1 Les con­trats port­ant sur la pro­priété in­tel­lec­tuelle sont ré­gis par le droit de l’État dans le­quel ce­lui qui trans­fert ou con­cède le droit de pro­priété in­tel­lec­tuelle a sa résid­ence habituelle.

2 L’élec­tion de droit est ad­mise.

3 Les con­trats passés entre un em­ployeur et un trav­ail­leur, qui con­cer­nent des droits de pro­priété in­tel­lec­tuelle sur des in­ven­tions que le tra­vail­leur a réal­isées dans le cadre de l’ac­com­p­lisse­ment de son tra­vail, sont ré­gis par le droit ap­plic­able au con­trat de trav­ail.

Art. 123

3. Dis­pos­i­tions com­munes

a. Si­lence après ré­cep­tion d’une of­fre

 

La partie qui ne ré­pond pas à l’of­fre de con­clure un con­trat peut de­mander que les ef­fets de son si­lence soi­ent ré­gis par le droit de l’État dans le­quel elle a sa résid­ence habituelle.

Art. 124

b. Forme

 

1 Le con­trat est val­able quant à la forme s’il sat­is­fait aux con­di­tions fixées par le droit ap­plic­able au con­trat ou par le droit du lieu de con­clu­sion.

2 La forme d’un con­trat con­clu entre per­sonnes qui se trouvent dans des États différents est val­able si elle sat­is­fait aux con­di­tions fixées par le droit de l’un de ces États.

3 La forme du con­trat est ex­clus­ive­ment ré­gie par le droit ap­plic­able au con­trat lui-même lor­sque, pour protéger une partie, ce droit pres­crit le re­spect d’une forme déter­minée, à moins que ce droit n’ad­mette l’ap­pli­cation d’un autre droit.

Art. 125

c. Mod­al­ités d’ex­écu­tion ou de véri­fic­a­tion

 

Les mod­al­ités d’ex­écu­tion ou de véri­fic­a­tion sont ré­gies par le droit de l’État dans le­quel elles sont ef­fect­ive­ment prises.

Art. 126

d. Re­présent­a­tion

 

1 Lor­sque la re­présent­a­tion re­pose sur un con­trat, les rap­ports entre re­présenté et re­présent­ant sont ré­gis par le droit ap­plic­able à leur con­trat.

2 Les con­di­tions auxquelles les act­es du re­présent­ant li­ent le re­pré­sen­té et le tiers con­tract­ant sont ré­gies par le droit de l’État de l’éta­blisse­ment du re­présent­ant ou, si un tel ét­ab­lisse­ment fait dé­faut ou en­core n’est pas re­con­naiss­able pour le tiers con­tract­ant, par le droit de l’État dans le­quel le re­présent­ant déploie son activ­ité pré­pondé­rante dans le cas d’es­pèce.

3 Lor­sque le re­présent­ant est lié au re­présenté par un con­trat de tra­vail et n’a pas d’ét­ab­lisse­ment com­mer­cial propre, son ét­ab­lisse­ment est réputé se trouver au siège du re­présenté.

4 Le droit désigné à l’al. 2 ré­git égale­ment les rap­ports entre le re­pré­sent­ant sans pouvoir et le tiers.

Section 2 Enrichissement illégitime

Art. 12761

I. Com­pétence

 

Les tribunaux suisses du dom­i­cile ou, à dé­faut de dom­i­cile, ceux de la résid­ence habituelle du défendeur sont com­pétents pour con­naître des ac­tions pour cause d’en­richisse­ment illé­git­ime. En outre, les tribunaux du lieu de l’ét­ab­lisse­ment en Suisse sont com­pétents pour con­naître des ac­tions re­l­at­ives à l’activ­ité de l’ét­ab­lisse­ment.

61 Nou­velle ten­eur selon l’an­nexe ch. 5 de la LF du 22 juin 2007, en vi­gueur depuis le 1er juil. 2008 (RO 2008 2551; FF 2006 1).

Art. 128

II. Droit ap­plic­able

 

1 Les préten­tions pour cause d’en­richisse­ment illé­git­ime sont ré­gies par le droit qui ré­git le rap­port jur­idique, existant ou sup­posé, en vertu du­quel l’en­richisse­ment s’est produit.

2 À dé­faut d’un tel rap­port, ces préten­tions sont ré­gies par le droit de l’État dans le­quel l’en­richisse­ment s’est produit; les parties peuvent con­venir de l’ap­plic­a­tion de la loi du for.

Section 3 Actes illicites

Art. 12962

I. Com­pétence

1. Prin­cipe

 

1 Les tribunaux suisses du dom­i­cile ou, à dé­faut de dom­i­cile, ceux de la résid­ence habituelle du défendeur sont com­pétents pour con­naître des ac­tions fondées sur un acte il­li­cite. Sont en outre com­pétents les tribunaux suisses du lieu de l’acte ou du ré­sultat et, pour con­naître des ac­tions re­l­at­ives à l’activ­ité de l’ét­ab­lisse­ment en Suisse, les tribunaux du lieu de l’ét­ab­lisse­ment.

2 ... 63

62 Nou­velle ten­eur selon l’an­nexe ch. 5 de la LF du 22 juin 2007, en vi­gueur depuis le 1er juil. 2008 (RO 2008 2551; FF 2006 1).

63 Ab­ro­gé par l’art. 3 ch. 3 de l’AF du 11 déc. 2009 (Ap­prob­a­tion et mise en oeuvre de la Conv. de Lugano), avec ef­fet au 1er janv. 2011 (RO 2010 5601; FF 2009 1497).

Art. 130

2. En par­ticuli­er

 

1 Les tribunaux suisses du lieu où l’événe­ment dom­mage­able s’est pro­duit sont com­pétents pour con­naître des ac­tions re­l­at­ives aux domma­ges causés par une in­stall­a­tion nuc­léaire ou le trans­port de sub­stances nuc­léaires.

2 Lor­sque ce lieu ne peut pas être déter­miné, l’ac­tion peut être portée:

a.
si la re­sponsab­il­ité in­combe à l’ex­ploit­ant d’une in­stall­a­tion nu­cléaire, devant les tribunaux suisses du lieu où cette in­stal­la­tion est située;
b.
si la re­sponsab­il­ité in­combe au déten­teur d’une autor­isa­tion de trans­port, devant les tribunaux suisses du lieu où ce déten­teur est dom­i­cilié ou a élu dom­i­cile.

3 Les ac­tions en ex­écu­tion du droit d’ac­cès di­rigées contre le maître du fichi­er peuvent être in­tentées devant les tribunaux men­tion­nés à l’art. 129 ou devant les tribunaux suisses du lieu où le fichi­er est géré ou util­isé.64

64In­troduit par l’an­nexe ch. 3 de la LF du 19 juin 1992 sur la pro­tec­tion des don­nées, en vi­gueur depuis le 1er juil. 1993 (RO 19931945; FF 1988 II 421).

Art. 131

3. Ac­tion dir­ecte contre l’as­sureur

 

L’ac­tion dir­ecte contre l’as­sureur de la re­sponsab­il­ité civile peut être portée devant les tribunaux suisses, soit du lieu de l’ét­ab­lisse­ment de l’as­sureur en Suisse, soit du lieu de l’acte ou du ré­sultat.

Art. 132

II. Droit ap­plic­able

1. En général

a. Élec­tion de droit

 

Les parties peuvent, après l’événe­ment dom­mage­able, con­venir à tout mo­ment de l’ap­plic­a­tion du droit du for.

Art. 133

b. À dé­faut d’élec­tion de droit

 

1 Lor­sque l’auteur et le lésé ont leur résid­ence habituelle dans le même État, les préten­tions fondées sur un acte il­li­cite sont ré­gies par le droit de cet État.

2 Lor­sque l’auteur et le lésé n’ont pas de résid­ence habituelle dans le même État, ces préten­tions sont ré­gies par le droit de l’État dans le­quel l’acte il­li­cite a été com­mis. Toute­fois, si le ré­sultat s’est produit dans un autre État, le droit de cet État est ap­plic­able si l’auteur devait pré­voir que le ré­sultat s’y produirait.

3 Nonob­stant les al­inéas précédents, lor­squ’un acte il­li­cite vi­ole un rap­port jur­idique existant entre auteur et lésé, les préten­tions fondées sur cet acte sont ré­gies par le droit ap­plic­able à ce rap­port jur­idique.

Art. 134

2. En par­ticuli­er

a. Ac­ci­dents de la cir­cu­la­tion routière

 

Les préten­tions ré­sult­ant d’ac­ci­dents de la cir­cu­la­tion routière sont ré­gies par la con­ven­tion de La Haye du 4 mai 1971 sur la loi ap­pli­ca­ble en matière d’ac­ci­dents de la cir­cu­la­tion routière65.

Art. 135

b. Re­sponsab­il­ité du fait d’un produit

 

1 Les préten­tions fondées sur un dé­faut ou une de­scrip­tion dé­fec­tueuse d’un produit sont ré­gies au choix du lésé:

a.
par le droit de l’État dans le­quel l’auteur a son ét­ab­lisse­ment ou, à dé­faut d’ét­ab­lisse­ment, sa résid­ence habituelle, ou
b.
par le droit de l’État dans le­quel le produit a été ac­quis, sauf si l’auteur prouve que le produit a été com­mer­cial­isé dans cet État sans son con­sente­ment.

2 Si des préten­tions fondées sur un dé­faut ou une de­scrip­tion dé­fec­tueuse d’un produit sont ré­gies par le droit étranger, on ne peut en Suisse ac­cord­er d’autres in­dem­nités que celles qui seraient al­louées pour un tel dom­mage en vertu du droit suisse.

Art. 136

c. Con­cur­rence déloy­ale

 

1 Les préten­tions fondées sur un acte de con­cur­rence déloy­ale sont ré­gies par le droit de l’État sur le marché duquel le ré­sultat s’est pro­duit.

2 Si l’acte af­fecte ex­clus­ive­ment les in­térêts d’en­tre­prise d’un con­cur­rent déter­miné, le droit ap­plic­able sera ce­lui du siège de l’ét­ab­lisse­ment lésé.

3 L’art. 133, al. 3, est réser­vé.

Art. 137

d. En­trave à la con­cur­rence

 

1 Les préten­tions fondées sur une en­trave à la con­cur­rence sont ré­gies par le droit de l’État sur le marché duquel l’en­trave produit dir­ecte­ment ses ef­fets sur le lésé.

2 Si des préten­tions fondées sur une en­trave à la con­cur­rence sont ré­gies par le droit étranger, on ne peut, en Suisse, ac­cord­er d’autres in­dem­nités que celles qui seraient al­louées pour une en­trave à la con­cur­rence en vertu du droit suisse.

Art. 138

e. Im­mis­sions

 

Les préten­tions ré­sult­ant des im­mis­sions dom­mage­ables proven­ant d’un im­meuble sont ré­gies, au choix du lésé, par le droit de l’État dans le­quel l’im­meuble est situé ou par le droit de l’État dans le­quel le ré­sultat s’est produit.

Art. 139

f. At­teinte à la per­son­nal­ité

 

1 Les préten­tions fondées sur une at­teinte à la per­son­nal­ité par les mé­di­as, not­am­ment par la voie de la presse, de la ra­dio, de la télévi­sion ou de tout autre moy­en pub­lic d’in­form­a­tion, sont ré­gies, au choix du lésé:

a.
par le droit de l’État dans le­quel le lésé a sa résid­ence habi­tuelle, pour autant que l’auteur du dom­mage ait dû s’at­tendre à ce que le ré­sultat se produise dans cet État;
b.
par le droit de l’État dans le­quel l’auteur de l’at­teinte a son éta­blisse­ment ou sa résid­ence habituelle, ou
c.
par le droit de l’État dans le­quel le ré­sultat de l’at­teinte se pro­duit, pour autant que l’auteur du dom­mage ait dû s’at­tendre à ce que le ré­sultat se produise dans cet État.

2 Le droit de ré­ponse à l’en­contre de mé­di­as à ca­ra­ctère péri­od­ique est ex­clus­ive­ment régi par le droit de l’État dans le­quel la pub­lic­a­tion a paru ou l’émis­sion a été dif­fusée.

3 L’al. 1 s’ap­plique égale­ment aux at­teintes à la per­son­nal­ité ré­sul­t­ant du traite­ment de don­nées per­son­nelles ain­si qu’aux en­traves mises à l’ex­er­cice du droit d’ac­cès aux don­nées per­son­nelles.66

66In­troduit par l’an­nexe ch. 3 de la LF du 19 juin 1992 sur la pro­tec­tion des don­nées, en vi­gueur depuis le 1er juil. 1993 (RO 19931945; FF 1988 II 421).

Art. 140

3. Règles spé­ciales

a. Plur­al­ité d’auteurs

 

Si plusieurs per­sonnes ont par­ti­cipé à un acte il­li­cite, le droit ap­pli­ca­ble sera déter­miné sé­paré­ment pour chacune d’elles, quel qu’ait été leur rôle.

Art. 141

b. Ac­tion dir­ecte contre l’as­sureur

 

Le lésé peut di­ri­ger l’ac­tion dir­ecte­ment contre l’as­sureur du re­spon­sable si le droit ap­plic­able à l’acte il­li­cite ou le droit ap­plic­able au con­trat d’as­sur­ance le pré­voit.

Art. 142

4. Do­maine du droit ap­plic­able

 

1 Le droit ap­plic­able à l’acte il­li­cite déter­mine not­am­ment la ca­pa­cité délic­tuelle, les con­di­tions et l’éten­due de la re­sponsab­il­ité, ain­si que la per­sonne du re­spons­able.

2 Les règles de sé­cur­ité et de com­porte­ment en vi­gueur au lieu de l’acte sont prises en con­sidéra­tion.

Section 4 Dispositions communes

Art. 143

I. Plur­al­ité de débiteurs

1. Préten­tions contre plusieurs débiteurs

 

Lor­sque le créan­ci­er peut faire valoir sa créance contre plusieurs débi­teurs, les con­séquences jur­idiques se déter­minent en vertu du droit qui ré­git les rap­ports entre le créan­ci­er et le débiteur recher­ché.

Art. 144

2. Re­cours entre codébiteurs

 

1 Un débiteur n’a un droit de re­cours contre un codébiteur, dir­ecte­ment ou par sub­rog­a­tion, que dans la mesure où les droits ré­gis­sant les deux dettes l’ad­mettent.

2 L’ex­er­cice du re­cours contre un codébiteur est régi par le droit ap­pli­cable à la dette de ce codébiteur en­vers le créan­ci­er. Les ques­tions qui con­cernent ex­clus­ive­ment les rap­ports entre le créan­ci­er et le débiteur re­cour­ant sont ré­gies par le droit ap­plic­able à la dette de ce derni­er.

3 La fac­ulté pour une in­sti­tu­tion char­gée d’une tâche pub­lique d’ex­er­cer un re­cours est déter­minée par le droit ap­plic­able à cette in­stitu­tion. L’ad­miss­ib­il­ité et l’ex­er­cice du re­cours sont ré­gis par les deux al­inéas précédents.

Art. 145

II. Trans­fert de créances

1. Ces­sion con­trac­tuelle

 

1 La ces­sion con­trac­tuelle de créances est ré­gie par le droit choisi par les parties ou, à dé­faut de choix, par le droit ap­plic­able à la créance cédée; le choix fait par le céd­ant et le ces­sion­naire n’est pas op­posa­ble au débiteur sans son ap­prob­a­tion.

2 L’élec­tion de droit re­l­at­ive à la ces­sion d’une créance d’un trav­ail­leur n’est val­able que dans la mesure où l’art. 121, al. 3, re­latif au con­trat de trav­ail, l’ad­met.

3 La forme de la ces­sion est ex­clus­ive­ment ré­gie par le droit ap­plica­ble au con­trat de ces­sion.

4 Les ques­tions con­cernant ex­clus­ive­ment les re­la­tions entre céd­ant et ces­sion­naire sont ré­gies par le droit ap­plic­able au rap­port jur­idique à la base de la ces­sion.

Art. 145a67

1a. Trans­fert d’une créance par l’in­ter­mé­di­aire d’un titre

 

1 Le droit désigné dans un titre re­vêtant la forme d’un papi­er ou une forme équi­val­ente déter­mine si ce titre re­présente une créance et si le trans­fert de la créance se fait par l’in­ter­mé­di­aire de ce titre. À dé­faut d’une telle désig­na­tion, la ques­tion est ré­gie par le droit de l’État dans le­quel l’émetteur a son siège ou, faute de siège, sa résid­ence habituelle.

2 En ce qui con­cerne les droits réels re­latifs à un titre physique, les dis­pos­i­tions du chapitre 7 sont réser­vées.

67 In­troduit par le ch. I 3 de la LF du 25 sept. 2020 sur l’ad­apt­a­tion du droit fédéral aux dévelop­pe­ments de la tech­no­lo­gie des re­gis­tres élec­tro­niques dis­tribués, en vi­gueur depuis le 1er fév. 2021 (RO 2021 33; FF 2020 223).

Art. 146

2. Ces­sion lé­gale

 

1 La ces­sion lé­gale de créances est ré­gie par le droit qui règle le rap­port ori­gin­aire entre l’an­cien et le nou­veau créan­ci­er et, en l’ab­sence d’un tel rap­port, par le droit qui ré­git la créance.

2 Les dis­pos­i­tions du droit ré­gis­sant la créance qui sont des­tinées à protéger le débiteur sont réser­vées.

Art. 147

III. Mon­naie

 

1 La mon­naie est définie par le droit de l’État d’émis­sion.

2 Les ef­fets qu’une mon­naie ex­erce sur l’ampleur d’une dette sont déter­minés par le droit ap­plic­able à la dette.

3 Le droit de l’État dans le­quel le paiement doit être ef­fec­tué déter­mine dans quelle mon­naie ce paiement doit être fait.

Art. 148

IV. Pre­scrip­tion et ex­tinc­tion des créances

 

1 Le droit ap­plic­able à la créance en ré­git la pre­scrip­tion et l’ex­tinc­tion.

2 En cas d’ex­tinc­tion par com­pens­a­tion, le droit ap­plic­able est ce­lui qui ré­git la créance à laquelle la com­pens­a­tion est op­posée.

3 La nova­tion, la re­mise de dette et le con­trat de com­pens­a­tion sont ré­gis par les dis­pos­i­tions de la présente loi re­l­at­ives au droit ap­pli­ca­ble en matière de con­trats (art. 116 ss).

Section 5 Décisions étrangères

Art. 149

 

1 Les dé­cisions étrangères re­l­at­ives à une créance rel­ev­ant du droit des ob­lig­a­tions seront re­con­nues en Suisse:

a.
lor­squ’elles ont été ren­dues dans l’État du dom­i­cile du défen­deur, ou
b.
lor­squ’elles ont été ren­dues dans l’État de la résid­ence habi­tuelle du défendeur, pour autant que les créances se rap­portent à une activ­ité ex­er­cée dans cet État.

2 Elles sont en outre re­con­nues:

a.68
lor­sque la dé­cision porte sur une ob­lig­a­tion con­trac­tuelle, qu’elle a été ren­due dans l’État de l’ex­écu­tion de la presta­tion ca­ra­ctéristique et que le défen­deur n’était pas dom­i­cilié en Suisse;
b.
lor­sque la dé­cision porte sur une préten­tion re­l­at­ive à un con­trat con­clu avec un con­som­mateur, qu’elle a été ren­due au dom­i­cile ou à la résid­ence habituelle du con­som­mateur et que les condi­tions prévues à l’art. 120, al. 1, sont re­m­plies;
c.
lor­sque la dé­cision porte sur une préten­tion rel­ev­ant d’un con­trat de trav­ail et qu’elle a été ren­due, soit au lieu de l’ex­ploita­tion, soit au lieu de trav­ail, et que le trav­ail­leur n’était pas dom­i­cilié en Suisse;
d.
lor­sque la dé­cision porte sur une préten­tion ré­sult­ant de l’ex­ploi­ta­tion d’un ét­ab­lisse­ment et qu’elle a été ren­due au siège de l’ét­ab­lisse­ment;
e.
lor­sque la dé­cision porte sur un en­richisse­ment illé­git­ime, qu’elle a été ren­due au lieu de l’acte ou au lieu du ré­sultat et que le dé­fendeur n’était pas dom­i­cilié en Suisse, ou
f.
lor­sque la dé­cision porte sur une ob­lig­a­tion délic­tuelle, qu’elle a été ren­due au lieu de l’acte ou au lieu du ré­sultat et que le défen­deur n’était pas dom­i­cilié en Suisse.

68 Nou­velle ten­eur selon l’art. 3 ch. 3 de l’AF du 11 déc. 2009 (Ap­prob­a­tion et mise en oeuvre de la Conv. de Lugano), en vi­gueur depuis le 1er janv. 2011 (RO 2010 5601; FF 2009 1497).

Chapitre 9a Trusts69

69 Introduit par l’art. 2 de l’AF du 20 déc. 2006 portant approbation et mise en oeuvre de la Conv. de la Haye relative à la loi applicable au trust et à sa reconnaissance, en vigueur depuis le 1er juil. 2007 (RO 2007 2849; FF 2006 561).

Art. 149a

I. Défin­i­tion

 

On en­tend par trusts les trusts con­stitués par acte jur­idique au sens de la Con­ven­tion de La Haye du 1er juil­let 1985 re­l­at­ive à la loi ap­plic­able au trust et à sa re­con­nais­sance70, in­dépen­dam­ment du fait que la preuve de ces trusts est ap­portée ou non par écrit au sens de l’art. 3 de ladite con­ven­tion.

Art. 149b

II. Com­pétence

 

1 Dans les af­faires rel­ev­ant du droit des trusts, l’élec­tion de for selon les ter­mes du trust est déter­min­ante. L’élec­tion de for ou l’autor­isa­tion d’élire le for prévue dans les ter­mes du trust ne doit être ob­ser­vée que si elle a eu lieu par écrit ou sous une autre forme qui per­met d’en ét­ab­lir la preuve par un texte. Sauf stip­u­la­tion con­traire, l’élec­tion de for est ex­clus­ive. L’art. 5, al. 2, s’ap­plique par ana­lo­gie.

2 Le tribunal élu ne peut décliner sa com­pétence:

a.
si l’une des parties, le trust ou un trust­ee est dom­i­cilié, a sa résid­ence habituelle ou un ét­ab­lisse­ment dans le can­ton où ce tribunal siège, ou
b.
si une grande partie du pat­rimoine du trust se trouve en Suisse.

3 À dé­faut d’une élec­tion de for val­able ou lor­sque l’élec­tion de for n’est pas ex­clus­ive, un des tribunaux suisses suivants est com­pétent:

a.
le tribunal du dom­i­cile ou, à dé­faut de dom­i­cile, ce­lui de la résid­ence habituelle de la partie défend­eresse;
b.
le tribunal du siège du trust;
c.
pour les ac­tions dé­coulant de l’ex­ploit­a­tion d’un ét­ab­lisse­ment en Suisse, le tribunal du lieu de cet ét­ab­lisse­ment.

4 En cas de lit­ige port­ant sur la re­sponsab­il­ité suite à l’émis­sion pub­lique de titres de par­ti­cip­a­tion et d’em­prunts, une ac­tion peut en outre être in­tentée devant les tribunaux suisses du lieu d’émis­sion. Cette com­pétence ne peut être ex­clue par une élec­tion de for.

Art. 149c

III. Droit ap­plic­able

 

1 Le droit ap­plic­able aux trusts est régi par la Con­ven­tion de La Haye du 1er juil­let 1985 re­l­at­ive à la loi ap­plic­able au trust et à sa re­con­nais­sance71.

2 Le droit désigné par ladite con­ven­tion est égale­ment déter­min­ant dans les cas où, con­formé­ment à son art. 5, elle n’est pas ap­plic­able, et où, con­formé­ment à son art. 13, l’État n’est pas tenu de re­con­naître un trust.

Art. 149d

IV. Dis­pos­i­tions spé­ciales con­cernant la pub­li­cité

 

1 Lor­sque les bi­ens d’un trust sont in­scrits au nom d’un trust­ee dans le re­gistre fon­ci­er, le re­gistre des bat­eaux ou le re­gistre des aéronefs, le li­en avec un trust peut faire l’ob­jet d’une men­tion.

2 Le li­en avec un trust port­ant sur des droits de pro­priété in­tel­lec­tuelle en­re­gis­trés en Suisse est, sur de­mande, in­scrit dans le re­gistre per­tin­ent.

3 Le li­en avec un trust qui n’a pas fait l’ob­jet d’une men­tion ou qui n’a pas été in­scrit n’est pas op­pos­able aux tiers de bonne foi.

Art. 149e

V. Dé­cisions étrangères

 

1 Les dé­cisions étrangères dans des af­faires rel­ev­ant du droit des trusts sont re­con­nues en Suisse lor­sque:

a.
elles ont été ren­dues par un tribunal val­able­ment désigné selon l’art. 149b, al. 1;
b.
elles ont été ren­dues dans l’État du dom­i­cile, de la résid­ence habituelle ou de l’ét­ab­lisse­ment de la partie défend­eresse;
c.
elles ont été ren­dues dans l’État du siège du trust;
d.
elles ont été ren­dues dans l’État dont le droit ré­git le trust, ou
e.
elles sont re­con­nues dans l’État du siège du trust et la partie défend­eresse n’était pas dom­i­ciliée en Suisse.

2 L’art. 165, al. 2, est ap­plic­able par ana­lo­gie aux dé­cisions étrangères re­l­at­ives aux préten­tions liées à l’émis­sion pub­lique de titres de par­ti­cip­a­tion et d’em­prunts au moy­en de pro­spect­us, cir­cu­laires ou autres pub­lic­a­tions ana­logues.

Chapitre 10 Sociétés

Art. 150

I. No­tions

 

1 Au sens de la présente loi, on en­tend par so­ciété toute so­ciété de per­sonne or­gan­isée et tout pat­rimoine or­gan­isé.

2 Les so­ciétés simples qui ne se sont pas dotées d’une or­gan­isa­tion sont ré­gies par les dis­pos­i­tions de la présente loi re­l­at­ives au droit ap­plica­ble en matière de con­trats (art. 116 ss).

Art. 151

II. Com­pétence

1. Prin­cipe

 

1 Lors de différends rel­ev­ant du droit des so­ciétés, les tribunaux suis­ses du siège de la so­ciété sont com­pétents pour con­naître des ac­tions contre la so­ciété, les so­ciétaires ou les per­sonnes re­spons­ables en vertu du droit des so­ciétés.

2 Les tribunaux suisses du dom­i­cile ou, à dé­faut de dom­i­cile, ceux de la résid­ence habituelle du défendeur sont égale­ment com­pétents pour con­naître des ac­tions contre un so­ciétaire ou une autre per­sonne res­pons­able en vertu du droit des so­ciétés.

3 Nonob­stant une élec­tion de for, les tribunaux suisses du lieu d’émis­sion pub­lique sont en outre com­pétents lor­sque l’ac­tion en res­ponsa­bil­ité est in­tentée pour cause d’émis­sion de titres de par­ti­cipa­tion et d’em­prunts.

4 ...72

72 In­troduit par le ch. II 18 de l’an­nexe 1 au CPC du 19 déc. 2008 (RO 2010 1739; FF 2006 6841). Ab­ro­gé par le ch. II 2 de la LF du 28 sept. 2012, avec ef­fet au 1er mai 2013 (RO 2013 1103; FF 2011 6329).

Art. 152

2. Re­sponsab­il­ité pour une so­ciété étrangère

 

Sont com­pétents pour con­naître des ac­tions di­rigées contre une per­sonne re­spons­able en vertu de l’art. 159 ou contre la so­ciété étran­gère pour laquelle cette per­sonne agit:

a.
les tribunaux suisses du dom­i­cile ou, à dé­faut de dom­i­cile, ceux de la résid­ence habituelle du défendeur, ou
b.
les tribunaux suisses du lieu où la so­ciété est ad­min­is­trée en fait.

Art. 153

3. Mesur­es de pro­tec­tion

 

Les mesur­es des­tinées à protéger les bi­ens sis en Suisse de so­ciétés qui ont leur siège à l’étranger ressor­tis­sent aux autor­ités ju­di­ci­aires ou ad­min­is­trat­ives suisses du lieu de situ­ation des bi­ens à protéger.

Art. 154

III. Droit ap­plic­able

1. Prin­cipe

 

1 Les so­ciétés sont ré­gies par le droit de l’État en vertu duquel elles sont or­gan­isées si elles ré­pond­ent aux con­di­tions de pub­li­cité ou d’en­re­gis­trement pre­scrites par ce droit ou, dans le cas où ces pre­scrip­tions n’ex­ist­ent pas, si elles se sont or­gan­isées selon le droit de cet État.

2 La so­ciété qui ne re­m­plit pas ces con­di­tions est ré­gie par le droit de l’État dans le­quel elle est ad­min­is­trée en fait.

Art. 155

2. Do­maine du droit ap­plic­able

 

Sous réserve des art. 156 à 161, le droit ap­plic­able à la so­ciété ré­git not­am­ment:

a.
la nature jur­idique de la so­ciété;
b.
la con­sti­tu­tion et la dis­sol­u­tion;
c.
la jouis­sance et l’ex­er­cice des droits civils;
d.
le nom ou la rais­on so­ciale;
e.
l’or­gan­isa­tion;
f.
les rap­ports in­ternes, en par­ticuli­er les rap­ports entre la so­ciété et ses membres;
g.
la re­sponsab­il­ité pour vi­ol­a­tion des pre­scrip­tions du droit des so­ciétés;
h.
la re­sponsab­il­ité pour les dettes de la so­ciété;
i.
le pouvoir de re­présent­a­tion des per­sonnes agis­sant pour la so­ciété, con­formé­ment à son or­gan­isa­tion.

Art. 156

IV. Rat­tache­ments spé­ci­aux

1. Préten­tions dé­coulant de l’émis­sion pub­lique de titres de par­ti­cip­a­tion et d’em­prunts

 

Les préten­tions qui dériv­ent de l’émis­sion de titres de par­ti­cip­a­tion et d’em­prunts au moy­en de pro­spect­us, cir­cu­laires ou autres pub­lic­a­tions ana­logues, sont ré­gies soit par le droit ap­plic­able à la so­ciété, soit par le droit de l’État d’émis­sion.

Art. 157

2. Pro­tec­tion du nom et de la rais­on so­ciale

 

1 La pro­tec­tion du nom et de la rais­on so­ciale des so­ciétés in­scrites au re­gistre suisse du com­merce contre les at­teintes portées en Suisse est ré­gie par le droit suisse.

2 À dé­faut d’in­scrip­tion au re­gistre suisse du com­merce, la pro­tec­tion du nom et de la rais­on so­ciale est ré­gie par le droit ap­plic­able à la con­cur­rence déloy­ale (art. 136) ou aux at­teintes à la per­son­nal­ité (art. 132, 133 et 139).

Art. 158

3. Re­stric­tion des pouvoirs de re­présent­a­tion

 

La so­ciété ne peut pas in­voquer des re­stric­tions du pouvoir de re­pré­sen­t­a­tion d’un or­gane ou d’un re­présent­ant qui sont in­con­nues du droit de l’État de l’ét­ab­lisse­ment ou de la résid­ence habituelle de l’autre par­tie, à moins que celle-ci n’ait con­nu ou dû con­naître ces re­stric­tions.

Art. 159

4. Re­sponsab­il­ité pour une so­ciété étrangère

 

Lor­sque les activ­ités d’une so­ciété créée en vertu du droit étranger sont ex­er­cées en Suisse ou à partir de la Suisse, la re­sponsab­il­ité des per­sonnes qui agis­sent au nom de cette so­ciété est ré­gie par le droit suisse.

Art. 160

V. Suc­cur­s­ales en Suisse de so­ciétés étrangères

 

1 Une so­ciété qui a son siège à l’étranger peut avoir une suc­cur­s­ale en Suisse. Cette suc­cur­s­ale est ré­gie par le droit suisse.

2 Le droit suisse ré­git la re­présent­a­tion d’une telle suc­cur­s­ale. L’une au moins des per­sonnes autor­isées à re­présenter ces suc­cur­s­ales doit être dom­i­ciliée en Suisse et être in­scrite au re­gistre du com­merce.

3 Le Con­seil fédéral fixe les mod­al­ités con­cernant l’in­scrip­tion ob­liga­toire au re­gistre du com­merce.

Art. 161

VI. Trans­fert, fu­sion, scis­sion et trans­fert de pat­rimoine

1. Trans­fert d’une so­ciété de l’étranger en Suisse

a. Prin­cipe

 

1 Si le droit étranger qui la ré­git le per­met, une so­ciété étrangère peut, sans procéder à une li­quid­a­tion ni à une nou­velle fond­a­tion, se sou­mettre au droit suisse. Elle doit sat­is­faire aux con­di­tions fixées par le droit étranger et pouvoir s’ad­apter à l’une des formes d’or­gani­sation du droit suisse.

2 Le Con­seil fédéral peut autor­iser le change­ment de stat­ut jur­idique même si les con­di­tions fixées par le droit étranger ne sont pas ré­unies, not­am­ment si des in­térêts suisses im­port­ants sont en jeu.

Art. 162

b. Mo­ment déter­min­ant

 

1 Une so­ciété tenue, en vertu du droit suisse, de se faire in­scri­re au re­gistre du com­merce est ré­gie par le droit suisse dès qu’elle a ap­porté la preuve que son centre d’af­faires a été trans­féré en Suisse et qu’elle s’est ad­aptée à l’une des formes d’or­gan­isa­tion du droit suisse.

2 Une so­ciété qui, en vertu du droit suisse, n’est pas tenue de se faire in­scri­re au re­gistre du com­merce est ré­gie par le droit suisse dès qu’ap­paraît claire­ment sa volonté d’être ré­gie par ce­lui-ci, qu’elle a un li­en suf­f­is­ant avec la Suisse et qu’elle s’est ad­aptée à l’une des formes d’or­gan­isa­tion du droit suisse.

3 Av­ant de s’in­scri­re, une so­ciété de cap­itaux est tenue de prouver, en produis­ant un rap­port délivré par un ex­pert-réviseur agréé au sens de la loi du 16 décembre 2005 sur la sur­veil­lance de la ré­vi­sion75, que son cap­it­al est couvert con­formé­ment au droit suisse.76

75 RS 221.302

76 Nou­velle ten­eur selon l’an­nexe ch. 4 de la LF du 16 déc. 2005 (Droit de la so­ciété à re­sponsab­il­ité lim­itée; ad­apt­a­tion des droits de la so­ciété an­onyme, de la so­ciété coopérat­ive, du re­gistre du com­merce et des rais­ons de com­merce), en vi­gueur depuis le 1er janv. 2008 (RO 2007 4791; FF 2002 2949, 2004 3745).

Art. 16377

2. Trans­fert d’une so­ciété de la Suisse à l’étranger

 

1 Une so­ciété suisse peut, sans procéder à une li­quid­a­tion ni à une nou­velle fond­a­tion, se sou­mettre au droit étranger si elle sat­is­fait aux con­di­tions fixées par le droit suisse et si elle con­tin­ue d’ex­ister en vertu du droit étranger.

2 Les créan­ci­ers doivent être som­més de produire leurs créances par un ap­pel pub­lic les in­form­ant du change­ment pro­jeté de stat­ut jur­idique. L’art. 46 de la loi du 3 oc­tobre 2003 sur la fu­sion78 s’ap­plique par analo­gie.

3 Sont réser­vées les dis­pos­i­tions re­l­at­ives aux mesur­es con­ser­vatoires en cas de con­flits in­ter­na­tionaux au sens de l’art. 61 de la loi fédérale du 8 oc­tobre 1982 sur l’ap­pro­vi­sion­nement du pays79.

77 Nou­velle ten­eur selon l’an­nexe ch. 4 de la LF du 3 oct. 2003 sur la fu­sion, en vi­gueur depuis le 1er juil. 2004 (RO 20042617; FF 2000 3995).

78RS 221.301

79[RO 1983 931, 1992 288an­nexe ch. 24, 1995 10181794, 1996 3371an­nexe 2 ch. 1, 2001 1439, 2006 2197an­nexe ch. 48, 2010 1881an­nexe 1 ch. II 18, 2012 3655ch. I 15. RO 2017 3097an­nexe 2 ch. I]. Voir ac­tuelle­ment la Loi du 17 juin 2016 (RS 531).

Art. 163a80

3. Fu­sion

a. Fu­sion de l’étranger vers la Suisse

 

1 Une so­ciété suisse peut repren­dre une so­ciété étrangère (ab­sorp­­tion par im­mig­ra­tion) ou s’unir à elle pour fonder une nou­velle so­ciété suisse (com­binais­on par im­mig­ra­tion) si le droit ap­plic­able à la so­ciété étrangère l’autor­ise et si les con­di­tions fixées par ce droit sont réunies.

2 Pour le reste, la fu­sion est ré­gie par le droit suisse.

80 In­troduit par l’an­nexe ch. 4 de la LF du 3 oct. 2003 sur la fu­sion, en vi­gueur depuis le 1er juil. 2004 (RO 20042617; FF 2000 3995).

Art. 163b81

b. Fu­sion de la Suisse vers l’étranger

 

1 Une so­ciété étrangère peut repren­dre une so­ciété suisse (ab­sorp­tion par émigra­tion) ou s’unir à elle pour fonder une nou­velle so­ciété étrangère (com­binais­on par émigra­tion) si la so­ciété suisse prouve:

a.
que l’en­semble de ses ac­tifs et pas­sifs seront trans­férés à la so­ciété étrangère;
b.
que les parts so­ciales ou les droits de so­ciétari­at seront mainte­nus de man­ière adéquate au sein de la so­ciété étrangère.

2 La so­ciété suisse doit re­specter toutes les dis­pos­i­tions du droit suisse ap­plic­ables à la so­ciété trans­férante.

3 Les créan­ci­ers sont som­més de produire leurs créances par un ap­pel pub­lic en Suisse les in­form­ant de la fu­sion pro­jetée. L’art. 46 de la loi du 3 oc­tobre 2003 sur la fu­sion82 s’ap­plique par ana­lo­gie.

4 Pour le reste, la fu­sion est ré­gie par le droit ap­plic­able à la so­ciété étrangère repren­ante.

81 In­troduit par l’an­nexe ch. 4 de la LF du 3 oct. 2003 sur la fu­sion, en vi­gueur depuis le 1er juil. 2004 (RO 20042617; FF 2000 3995).

82RS 221.301

Art. 163c83

c. Con­trat de fu­sion

 

1 Le con­trat de fu­sion doit re­specter les dis­pos­i­tions im­pérat­ives des droits des so­ciétés ap­plic­ables aux so­ciétés qui fu­sionnent, y com­pris les règles de forme.

2 Pour le reste, le con­trat de fu­sion est régi par le droit choisi par les parties. À dé­faut d’élec­tion de droit, le con­trat de fu­sion est régi par le droit de l’État avec le­quel il présente les li­ens les plus étroits. Ces li­ens sont présumés ex­ister avec l’État dont l’or­dre jur­idique ré­git la so­ciété repren­ante.

83 In­troduit par l’an­nexe ch. 4 de la LF du 3 oct. 2003 sur la fu­sion, en vi­gueur depuis le 1er juil. 2004 (RO 20042617; FF 2000 3995).

Art. 163d84

4. Scis­sion et trans­fert de pat­rimoine

 

1 Les dis­pos­i­tions de la présente loi con­cernant la fu­sion s’ap­pli­quent par ana­lo­gie à la scis­sion et au trans­fert de pat­rimoine auxquels sont parties une so­ciété suisse et une so­ciété étrangère. L’art. 163b, al. 3, ne s’ap­plique pas au trans­fert de pat­rimoine.

2 Pour le reste, la scis­sion et le trans­fert de pat­rimoine sont ré­gis par le droit ap­plic­able à la so­ciété qui se scinde ou qui trans­fère son patri­moine à un autre sujet.

3 Le droit ap­plic­able à la so­ciété qui se scinde est présumé s’ap­pli­quer au con­trat de scis­sion si les con­di­tions fixées à l’art. 163c, al. 2, sont réunies. Ces règles valent par ana­lo­gie pour le con­trat de trans­fert.

84 In­troduit par l’an­nexe ch. 4 de la LF du 3 oct. 2003 sur la fu­sion, en vi­gueur depuis le 1er juil. 2004 (RO 20042617; FF 2000 3995).

Art. 16485

5. Dis­pos­i­tions com­munes

a. Ra­di­ation du re­gistre du com­merce

 

1 Une so­ciété in­scrite au re­gistre du com­merce en Suisse ne peut être radiée que si le rap­port d’un ex­pert-réviseur agréé at­teste que les créan­ci­ers ont ob­tenu des sûretés ou ont été désintéressés con­formé­ment à l’art. 46 de la loi du 3 oc­tobre 2003 sur la fu­sion86 ou en­core qu’ils con­sen­tent à la ra­di­ation.87

2 Lor­squ’une so­ciété étrangère reprend une so­ciété suisse, qu’elle s’unit à elle pour fonder une nou­velle so­ciété étrangère ou qu’une so­ciété suisse se scinde au profit de so­ciétés étrangères, il con­vi­ent en outre:

a.
de prouver que la fu­sion ou la scis­sion est dev­en­ue jur­idique­ment val­able en vertu du droitap­plic­able à la so­ciété étrangère;
b.88
qu’un ex­pert-réviseur agréé at­teste que la so­ciété étrangère a at­tribué aux as­so­ciés de la so­ciété suisse les parts so­ciales ou les droits de so­ciétari­at auxquels ils ont droit, ou qu’elle a ver­sé ou garanti une éven­tuelle soulte ou un éven­tuel dé­dom­mage­ment.

85 Nou­velle ten­eur selon l’an­nexe ch. 4 de la LF du 3 oct. 2003 sur la fu­sion, en vi­gueur depuis le 1er juil. 2004 (RO 20042617; FF 2000 3995).

86 RS 221.301

87 Nou­velle ten­eur selon l’an­nexe ch. 4 de la LF du 16 déc. 2005 (Droit de la so­ciété à re­sponsab­il­ité lim­itée; ad­apt­a­tion des droits de la so­ciété an­onyme, de la so­ciété coopérat­ive, du re­gistre du com­merce et des rais­ons de com­merce), en vi­gueur depuis le 1er janv. 2008 (RO 2007 4791; FF 2002 2949, 2004 3745).

88 Nou­velle ten­eur selon l’an­nexe ch. 4 de la LF du 16 déc. 2005 (Droit de la so­ciété à re­sponsab­il­ité lim­itée; ad­apt­a­tion des droits de la so­ciété an­onyme, de la so­ciété coopérat­ive, du re­gistre du com­merce et des rais­ons de com­merce), en vi­gueur depuis le 1er janv. 2008 (RO 2007 4791; FF 2002 2949, 2004 3745).

Art. 164a89

b. Lieu de la pour­suite et for

 

1 Lor­squ’une so­ciété étrangère reprend une so­ciété suisse, qu’elle s’unit à elle pour fonder une nou­velle so­ciété étrangère ou qu’une so­ciété suisse se scinde au profit de so­ciétés étrangères, l’ac­tion de­man­­dant l’ex­a­men des parts so­ciales ou des droits de so­ciétari­at con­for­mé­ment à l’art. 105 de la loi du 3 oc­tobre 2003 sur la fu­sion90 peut éga­lement être in­troduite au siège suisse du sujet trans­férant.

2 Le lieu de la pour­suite et le for en Suisse sub­sist­ent aus­si longtemps que les créan­ci­ers ou les tit­u­laires de parts n’ont pas été désintéressés ou que leurs créances n’ont pas été garanties.

89 In­troduit par l’an­nexe ch. 4 de la LF du 3 oct. 2003 sur la fu­sion, en vi­gueur depuis le 1er juil. 2004 (RO 20042617; FF 2000 3995).

90RS 221.301

Art. 164b91

c. Trans­fert, fu­sion, scis­sion et trans­fert de pat­rimoine à l’étranger

 

La sou­mis­sion d’une so­ciété étrangère à un autre or­dre jur­idique étran­ger ain­si que la fu­sion, la scis­sion et le trans­fert de pat­rimoine entre so­ciétés étrangères sont re­con­nues comme val­ables en Suisse si elles sont val­ables en vertu des or­dres jur­idiques con­cernés.

91 In­troduit par l’an­nexe ch. 4 de la LF du 3 oct. 2003 sur la fu­sion, en vi­gueur depuis le 1er juil. 2004 (RO 20042617; FF 2000 3995).

Art. 165

VII. Dé­cisions étrangères

 

1 Les dé­cisions étrangères re­l­at­ives à une préten­tion rel­ev­ant du droit des so­ciétés sont re­con­nues en Suisse:

a.
lor­squ’elles ont été ren­dues ou qu’elles sont re­con­nues dans l’État du siège de la so­ciété et que le défendeur n’était pas domi­cilié en Suisse, ou
b.
lor­squ’elles ont été ren­dues dans l’État du dom­i­cile ou de la rési­dence habituelle du défendeur.

2 Les dé­cisions étrangères re­l­at­ives aux préten­tions liées à l’émis­sion pub­lique de titres de par­ti­cip­a­tion et d’em­prunts au moy­en de pros­pec­tus, cir­cu­laires ou autres pub­lic­a­tions ana­logues sont re­con­nues en Suisse, lor­squ’elles ont été ren­dues dans l’État dans le­quel l’émis­sion pub­lique de titres de par­ti­cip­a­tion ou d’em­prunts a été faite et que le défendeur n’était pas dom­i­cilié en Suisse.

Chapitre 11 Faillite et concordat

Art. 16693

I. Re­con­nais­sance

 

1 Une dé­cision de fail­lite étrangère est re­con­nue en Suisse à la re­quête de l’ad­min­is­tra­tion de la fail­lite étrangère, du débiteur ou d’un créan­ci­er:

a.
si la dé­cision est ex­écutoire dans l’État où elle a été ren­due;
b.
s’il n’y a pas de mo­tif de re­fus au sens de l’art. 27, et
c.
si la dé­cision a été ren­due:
1.
dans l’État du dom­i­cile du débiteur, ou
2.
dans l’État où est situé le centre des in­térêts prin­ci­paux du débiteur, si ce­lui-ci n’était pas dom­i­cilié en Suisse au mo­ment de l’ouver­ture de la procé­dure étrangère.

2 Si le débiteur a une suc­cur­s­ale en Suisse, la procé­dure prévue à l’art. 50, al. 1, de la loi fédérale du 11 av­ril 1889 sur la pour­suite pour dettes et la fail­lite (LP)94 est ad­miss­ible jusqu’à la pub­lic­a­tion de la dé­cision de re­con­nais­sance au sens de l’art. 169 de la présente loi.

3 Si une procé­dure au sens de l’art. 50, al. 1, LP est déjà ouverte et que le délai prévu à l’art. 250 LP n’est pas écoulé, la procé­dure est sus­pen­due après la re­con­nais­sance de la dé­cision de fail­lite étrangère. Les créances qui ont déjà été produites sont ad­mises à l’état de col­loca­tion de la procé­dure de fail­lite an­cil­laire con­formé­ment à l’art. 172. Les frais de procé­dure sont re­portés sur la procé­dure de fail­lite an­cil­laire.

93 Nou­velle ten­eur selon le ch. I de la LF du 16 mars 2018, en vi­gueur depuis le 1er janv. 2019 (RO 2018 3263; FF 2017 3863).

94 RS 281.1

Art. 167

II. Procé­dure

1. Com­pétence

 

1 Si le débiteur a en Suisse une suc­cur­s­ale in­scrite au re­gistre du com­merce, la re­quête en re­con­nais­sance de la dé­cision de fail­lite ren­due à l’étranger est portée devant le tribunal du lieu où la suc­cursa­le a son siège. Dans tous les autres cas, la re­quête est portée devant le tribunal du lieu de situ­ation des bi­ens en Suisse. L’art. 29 est ap­plic­able par ana­lo­gie.95

2 Si le débiteur a plusieurs suc­cur­s­ales ou des bi­ens dans plusieurs lieux, le tribunal saisi le premi­er est seul com­pétent.96

3 Les créances du débiteur failli sont réputées sises au dom­i­cile du débiteur du failli.

95 Nou­velle ten­eur selon le ch. I de la LF du 16 mars 2018, en vi­gueur depuis le 1er janv. 2019 (RO 2018 3263; FF 2017 3863).

96 Nou­velle ten­eur selon le ch. I de la LF du 16 mars 2018, en vi­gueur depuis le 1er janv. 2019 (RO 2018 3263; FF 2017 3863).

Art. 168

2. Mesur­es con­ser­vatoires

 

Dès le dépôt de la re­quête en re­con­nais­sance de la dé­cision de fail­lite ren­due à l’étranger, le tribunal peut, à la de­mande de la partie re­qué­rante, or­don­ner les mesur­es con­ser­vatoires prévues aux art. 162 à 165 et 170 LP97.

97RS 281.1.Nou­velle ex­pres­sion selon le ch. I de la LF du 16 mars 2018, en vi­gueur depuis le 1er janv. 2019 (RO 2018 3263; FF 2017 3863). Il a été tenu compte de cette mod. dans tout le texte.

Art. 169

3. Pub­lic­a­tion

 

1 La dé­cision re­con­nais­sant la fail­lite pro­non­cée à l’étranger est pub­liée.

2 Cette dé­cision est com­mu­niquée à l’of­fice des pour­suites et des fail­lites, au con­ser­vateur du re­gistre fon­ci­er, au pré­posé au re­gistre du com­merce du lieu de situ­ation des bi­ens et, le cas échéant, à l’In­sti­tut fédéral de la Pro­priété in­tel­lec­tuelle98. Il en va de même de la clôture et de la sus­pen­sion de la procé­dure de fail­lite an­cil­laire, de la ré­voca­tion de la fail­lite ain­si que de la ren­on­ci­ation à la procé­dure de fail­lite an­cil­laire.99

98 Nou­velle dé­nom­in­a­tion selon l’ACF du 19 déc. 1997 (non pub­lié).

99 Nou­velle ten­eur de la phrase selon le ch. I de la LF du 16 mars 2018, en vi­gueur depuis le 1er janv. 2019 (RO 2018 3263; FF 2017 3863).

Art. 170

III. Ef­fets jur­idiques

1. En général

 

1 Pour le pat­rimoine du débiteur sis en Suisse, la re­con­nais­sance de la dé­cision de fail­lite ren­due à l’étranger a, sauf dis­pos­i­tions con­trai­res de la présente loi, les ef­fets de la fail­lite tels que les pré­voit le droit suisse.

2 Les délais fixés par le droit suisse com­men­cent à courir dès la pu­bli­cation de la dé­cision de la re­con­nais­sance.

3 Il est procédé à la li­quid­a­tion som­maire de la fail­lite, à moins que l’ad­min­is­tra­tion de la fail­lite étrangère ou un créan­ci­er au sens de l’art. 172, al. 1, ne de­mande à l’of­fice des fail­lites, av­ant la dis­tribu­tion des den­iers et en fourn­is­sant une sûreté suf­f­is­ante pour les frais qui ne seront prob­able­ment pas couverts, que la li­quid­a­tion ait lieu en la forme or­din­aire.100

100 Nou­velle ten­eur selon le ch. I de la LF du 16 mars 2018, en vi­gueur depuis le 1er janv. 2019 (RO 2018 3263; FF 2017 3863).

Art. 171

2. Ac­tion ré­voc­atoire

 

1 L’ac­tion ré­voc­atoire est ré­gie par les art. 285 à 292 LP101. Elle peut égale­ment être in­tentée par l’ad­min­is­tra­tion de la fail­lite étrangère ou par l’un des créan­ci­ers qui en ont le droit.

2 L’ouver­ture de la fail­lite à l’étranger est déter­min­ante pour le cal­cul des délais visés aux art. 285 à 288a et 292 LP.102

101RS 281.1

102 In­troduit par le ch. I de la LF du 16 mars 2018, en vi­gueur depuis le 1er janv. 2019 (RO 2018 3263; FF 2017 3863).

Art. 172

3. Col­loc­a­tion

 

1 Seules sont ad­mises à l’état de col­loc­a­tion:

a.
les créances garanties par gage désignées à l’art. 219 LP103;
b.
les créances non garanties par gage de créan­ci­ers priv­ilé­giés ay­ant leur dom­i­cile en Suisse, et
c.
les créances liées à une suc­cur­s­ale du débiteur in­scrite au re­gistre du com­merce.104

2 Seuls les créan­ci­ers au sens de l’al. 1 et l’ad­min­is­tra­tion de la fail­lite étrangère peuvent in­tenter une ac­tion en con­test­a­tion de l’état de col­loc­a­tion au sens de l’art. 250 LP.105

3 Lor­squ’un créan­ci­er a déjà été parti­elle­ment désintéressé dans une procé­dure étrangère liée à la fail­lite, le mont­ant qu’il a ob­tenu est im­puté, après dé­duc­tion des frais en­cour­us, sur le di­vidende qui lui re­vi­ent dans la procé­dure suisse.

103 RS 281.1

104 Nou­velle ten­eur selon le ch. I de la LF du 16 mars 2018, en vi­gueur depuis le 1er janv. 2019 (RO 2018 3263; FF 2017 3863).

105 Nou­velle ten­eur selon le ch. I de la LF du 16 mars 2018, en vi­gueur depuis le 1er janv. 2019 (RO 2018 3263; FF 2017 3863).

Art. 173

4. Dis­tri­bu­tion

a. Re­con­nais­sance de l’état de col­loc­a­tion étranger

 

1 Après dis­tri­bu­tion des den­iers au sens de l’art. 172, al. 1, un solde éven­tuel est re­mis à la masse en fail­lite étrangère ou à ceux des créan­ci­ers qui y ont droit.

2 Ce solde ne peut être re­mis qu’après re­con­nais­sance de l’état de col­loc­a­tion étranger.

3 Le tribunal suisse com­pétent pour la re­con­nais­sance de la dé­cision de fail­lite étrangère l’est aus­si pour la re­con­nais­sance de l’état de col­loca­tion étranger. Il ex­am­ine not­am­ment si les créan­ci­ers dom­ici­liés en Suisse ont été ad­mis équit­a­ble­ment à l’état de col­loc­a­tion étranger. Les créan­ci­ers con­cernés sont en­ten­dus.

Art. 174

b. Non-re­con­nais­sance de l’état de col­loc­a­tion étranger

 

1 Lor­sque l’état de col­loc­a­tion étranger ne peut pas être re­con­nu, le solde est ré­parti entre les créan­ci­ers de la troisième classe106, selon l’art. 219, al. 4, LP107, s’ils sont dom­i­ciliés en Suisse.

2 Il en va de même lor­sque l’état de col­loc­a­tion n’est pas dé­posé aux fins de re­con­nais­sance dans le délai fixé par le juge.

106Nou­velle classe selon l’an­nexe ch. 22 de la LF du 16 déc. 1994, en vi­gueur depuis le 1er janv. 1997 (RO 1995 1227; FF 1991 III 1).

107RS 281.1

Art. 174a108

5. Ren­on­ci­ation à la procé­dure de fail­lite an­cil­laire

 

1 À la de­mande de l’ad­min­is­tra­tion de la fail­lite étrangère, il est pos­sible de ren­on­cer à la procé­dure de fail­lite an­cil­laire si aucune créance au sens de l’art. 172, al. 1, n’a été produite.

2 Si des créan­ci­ers dom­i­ciliés en Suisse produis­ent des créances autres que celles désignées à l’art. 172, al. 1, le tribunal peut ren­on­cer à la procé­dure de fail­lite an­cil­laire à con­di­tion que la procé­dure étrangère pren­ne dû­ment en compte leurs créances. Les créan­ci­ers con­cernés sont en­ten­dus.

3 Le tribunal peut as­sortir la ren­on­ci­ation de con­di­tions et de charges.

4 Si le tribunal a ren­on­cé à la procé­dure de fail­lite an­cil­laire, l’admi­nis­tra­tion de la fail­lite étrangère peut, dans les lim­ites du droit suisse, ex­er­cer l’en­semble des pouvoirs que lui con­fère le droit de l’État où la fail­lite est ouverte; elle peut not­am­ment trans­férer les bi­ens à l’étran­ger et in­tenter des procès. Ces pouvoirs n’in­clu­ent pas l’ac­com­p­lisse­ment d’act­es de souveraineté, l’em­ploi de moy­ens de con­trainte, ni le règle­ment de lit­iges.

108 In­troduit par le ch. I de la LF du 16 mars 2018, en vi­gueur depuis le 1er janv. 2019 (RO 2018 3263; FF 2017 3863).

Art. 174b109

IIIbis. Co­ordin­a­tion

 

Dans les procé­dures présent­ant un li­en de con­nex­ité, les autor­ités et les or­ganes im­pli­qués peuvent co­or­don­ner leurs ac­tions entre eux et avec les autor­ités et les or­ganes étrangers.

109 In­troduit par le ch. I de la LF du 16 mars 2018, en vi­gueur depuis le 1er janv. 2019 (RO 2018 3263; FF 2017 3863).

Art. 174c110

IIIter. Re­con­nais­sance de déci­sions étrangères con­cernant des ac­tions ré­voc­atoires et d’autres dé­cisions sim­il­aires

 

Les dé­cisions étrangères étroite­ment liées à une dé­cision de fail­lite re­con­nue en Suisse qui con­cernent des ac­tions ré­voc­atoires et d’au­tres act­es préju­di­ciables aux créan­ci­ers sont re­con­nues en vertu des art. 25 à 27 si elles ont été ren­dues ou re­con­nues dans l’État dont émane la dé­cision de fail­lite et que le défendeur n’avait pas son dom­i­cile en Suisse.

110 In­troduit par le ch. I de la LF du 16 mars 2018, en vi­gueur depuis le 1er janv. 2019 (RO 2018 3263; FF 2017 3863).

Art. 175

IV. Con­cord­at et procé­dure ana­logue. Re­con­nais­sance

 

Un con­cord­at ou une procé­dure ana­logue homo­logué par une jur­id­ic­tion étrangère est re­con­nu en Suisse. Les art. 166 à 170 et 174a à 174c sont ap­plic­ables par ana­lo­gie.111 Les créan­ci­ers dom­i­ciliés en Suisse sont en­ten­dus.

111 Nou­velle ten­eur de la phrase selon le ch. I de la LF du 16 mars 2018, en vi­gueur depuis le 1er janv. 2019 (RO 2018 3263; FF 2017 3863).

Chapitre 12 Arbitrage international

Art. 176

I. Champ d’ap­plic­a­tion; siège du tribunal ar­bit­ral

 

1 Les dis­pos­i­tions du présent chapitre s’ap­pli­quent à tout ar­bit­rage si le siège du tribunal ar­bit­ral se trouve en Suisse et si au moins l’une des parties à la con­ven­tion d’ar­bit­rage n’avait, au mo­ment de la con­clu­sion de celle-ci, ni son dom­i­cile, ni sa résid­ence habituelle, ni son siège en Suisse.112

2 Les parties peuvent, par une déclar­a­tion dans la con­ven­tion d’arbi­trage ou dans une con­ven­tion ultérieure, ex­clure l’ap­plic­a­tion du présent chapitre et con­venir de l’ap­plic­a­tion de la troisième partie du CPC113. La déclar­a­tion doit sat­is­faire aux con­di­tions de forme de l’art. 178, al. 1.114

3 Les parties en cause ou l’in­sti­tu­tion d’ar­bit­rage désignée par elles ou, à dé­faut, les ar­bitres déter­minent le siège du tribunal ar­bit­ral.

112 Nou­velle ten­eur selon le ch. I de la LF du 19 juin 2020, en vi­gueur depuis le 1er janv. 2021 (RO 2020 4179; FF 2018 7153).

113 RS 272

114 Nou­velle ten­eur selon le ch. I de la LF du 19 juin 2020, en vi­gueur depuis le 1er janv. 2021 (RO 2020 4179; FF 2018 7153).

Art. 177

II. Ar­bit­rab­il­ité

 

1 Toute cause de nature pat­ri­mo­niale peut faire l’ob­jet d’un ar­bit­rage.

2 Si une partie à la con­ven­tion d’ar­bit­rage est un État, une en­tre­prise dom­in­ée ou une or­gan­isa­tion con­trôlée par lui, cette partie ne peut in­voquer son propre droit pour con­test­er l’ar­bit­rab­il­ité d’un lit­ige ou sa ca­pa­cité d’être partie à un ar­bit­rage.

Art. 178

III. Con­ven­tion et clause d’ar­bit­rage

 

1 La con­ven­tion d’ar­bit­rage est val­able si elle est passée en la forme écrite ou par tout autre moy­en per­met­tant d’en ét­ab­lir la preuve par un texte.116

2 Quant au fond, elle est val­able si elle ré­pond aux con­di­tions que pose soit le droit choisi par les parties, soit le droit ré­gis­sant l’ob­jet du lit­ige et not­am­ment le droit ap­plic­able au con­trat prin­cip­al, soit en­core le droit suisse.

3 La valid­ité d’une con­ven­tion d’ar­bit­rage ne peut pas être con­testée pour le mo­tif que le con­trat prin­cip­al ne serait pas val­able ou que la con­ven­tion d’ar­bit­rage con­cern­erait un lit­ige non en­core né.

4 Les dis­pos­i­tions du présent chapitre s’ap­pli­quent par ana­lo­gie à une clause d’ar­bit­rage prévue dans un acte jur­idique unilatéral ou des stat­uts.117

116 Nou­velle ten­eur selon le ch. I de la LF du 19 juin 2020, en vi­gueur depuis le 1er janv. 2021 (RO 2020 4179; FF 2018 7153).

117 In­troduit par le ch. I de la LF du 19 juin 2020, en vi­gueur depuis le 1er janv. 2021 (RO 2020 4179; FF 2018 7153).

Art. 179118

IV. Ar­bitres

1. Nom­in­a­tion et re­m­place­ment

 

1 Les ar­bitres sont nom­més ou re­m­placés con­formé­ment à la con­ven­tion des parties. Sauf con­ven­tion con­traire, les ar­bitres sont au nombre de trois, dont deux sont désignés par chacune des parties et le troisième est choisi à l’un­an­im­ité par les deux premi­ers en qual­ité de présid­ent.

2 À dé­faut de con­ven­tion ou si, pour d’autres rais­ons, les ar­bitres ne peuvent être nom­més ou re­m­placés, le juge du siège du tribunal ar­bit­ral peut être saisi. Si les parties n’ont pas déter­miné de siège ou si elles ont seule­ment convenu que le siège du tribunal ar­bit­ral est en Suisse, le premi­er juge saisi est com­pétent.

3 Lor­squ’un juge est ap­pelé à nom­mer ou à re­m­pla­cer un ar­bitre, il donne suite à la de­mande qui lui est ad­ressée, à moins qu’un ex­a­men som­maire ne dé­montre qu’il n’ex­iste entre les parties aucune con­ven­tion d’ar­bit­rage.

4 À la de­mande d’une partie, le juge prend les mesur­es né­ces­saires à la con­sti­tu­tion du tribunal ar­bit­ral si les parties ou les ar­bitres ne s’ac­quit­tent pas de leurs ob­lig­a­tions dans les 30 jours à compt­er de ce­lui où ils ont été ap­pelés à le faire.

5 Le juge peut nom­mer tous les ar­bitres en cas d’ar­bit­rage mul­ti­part­ite.

6 Toute per­sonne à laquelle est pro­posé un man­dat d’ar­bitre doit révéler sans re­tard l’ex­ist­ence des faits qui pour­raient éveiller des doutes lé­git­imes sur son in­dépend­ance ou son im­par­ti­al­ité. Cette ob­lig­a­tion per­dure jusqu’à la clôture de la procé­dure ar­bit­rale.

118 Nou­velle ten­eur selon le ch. I de la LF du 19 juin 2020, en vi­gueur depuis le 1er janv. 2021 (RO 2020 4179; FF 2018 7153).

Art. 180

2. Ré­cus­a­tion

a. Mo­tifs

 

1 Un ar­bitre peut être ré­cusé:

a.
lor­squ’il ne ré­pond pas aux qual­i­fic­a­tions conv­en­ues par les par­ties;
b.120
lor­squ’ex­iste un mo­tif de ré­cus­a­tion prévu par le règle­ment d’ar­bit­rage ad­op­té par les parties, ou
c.121
lor­sque les cir­con­stances per­mettent de douter lé­git­im­ement de son in­dépend­ance ou de son im­par­ti­al­ité.

2 Une partie ne peut ré­cuser un ar­bitre qu’elle a nom­mé ou qu’elle a con­tribué à nom­mer que pour un mo­tif dont, bi­en qu’ay­ant fait preuve de la di­li­gence re­quise, elle n’a pas eu con­nais­sance av­ant cette nom­in­a­tion.122

3 ...123

120 Nou­velle ten­eur selon le ch. I de la LF du 19 juin 2020, en vi­gueur depuis le 1er janv. 2021 (RO 2020 4179; FF 2018 7153).

121 Nou­velle ten­eur selon le ch. I de la LF du 19 juin 2020, en vi­gueur depuis le 1er janv. 2021 (RO 2020 4179; FF 2018 7153).

122 Nou­velle ten­eur selon le ch. I de la LF du 19 juin 2020, en vi­gueur depuis le 1er janv. 2021 (RO 2020 4179; FF 2018 7153).

123 Ab­ro­gé par le ch. I de la LF du 19 juin 2020, avec ef­fet au 1er janv. 2021 (RO 2020 4179; FF 2018 7153).

Art. 180a124

b. Procé­dure

 

1 Si aucune procé­dure n’a été conv­en­ue et que la procé­dure ar­bit­rale n’est pas en­core ter­minée, la de­mande de ré­cus­a­tion, écrite et motivée, doit être ad­ressée à l’ar­bitre dont la ré­cus­a­tion est de­mandée dans les 30 jours qui suivent ce­lui où la partie re­quérante a pris con­nais­sance du mo­tif de ré­cus­a­tion ou aurait pu en pren­dre con­nais­sance si elle avait fait preuve de la di­li­gence re­quise; la de­mande est com­mu­niquée aux autres ar­bitres dans le même délai.

2 La partie re­quérante peut, dans les 30 jours qui suivent le dépôt de la de­mande de ré­cus­a­tion, de­mander au juge de ré­cuser l’ar­bitre. Le juge statue défin­it­ive­ment.

3 Sauf con­ven­tion con­traire des parties, le tribunal ar­bit­ral peut, pendant la procé­dure de ré­cus­a­tion, con­tin­uer la procé­dure et rendre une sen­tence avec la par­ti­cip­a­tion de l’ar­bitre visé par la ré­cus­a­tion.

124 In­troduit par le ch. I de la LF du 19 juin 2020, en vi­gueur depuis le 1er janv. 2021 (RO 2020 4179; FF 2018 7153).

Art. 180b125

3. Ré­voca­tion

 

1 Tout ar­bitre peut être ré­voqué par con­ven­tion des parties.

2 Sauf con­ven­tion con­traire des parties, lor­squ’un ar­bitre n’est pas en mesure d’ac­com­plir ses tâches en temps utile ou ne s’en ac­quitte pas avec la di­li­gence re­quise, une partie peut de­mander au juge sa ré­voca­tion par de­mande écrite et motivée. Le juge statue défin­it­ive­ment.

125 In­troduit par le ch. I de la LF du 19 juin 2020, en vi­gueur depuis le 1er janv. 2021 (RO 2020 4179; FF 2018 7153).

Art. 181

V. Lit­is­pend­ance

 

L’in­stance ar­bit­rale est pendante dès le mo­ment où l’une des parties sais­it le ou les ar­bitres désignés dans la con­ven­tion d’ar­bit­rage ou, à dé­faut d’une telle désig­na­tion, dès que l’une des parties en­gage la pro­cé­dure de con­sti­tu­tion du tribunal ar­bit­ral.

Art. 182

VI. Procé­dure

1. Prin­cipe

 

1 Les parties peuvent, dir­ecte­ment ou par référence à un règle­ment d’ar­bit­rage, ré­gler la procé­dure ar­bit­rale; elles peuvent aus­si sou­met­tre celle-ci à la loi de procé­dure de leur choix.

2 Si les parties n’ont pas réglé la procé­dure, celle-ci sera, au be­soin, fixée par le tribunal ar­bit­ral, soit dir­ecte­ment, soit par référence à une loi ou à un règle­ment d’ar­bit­rage.

3 Quelle que soit la procé­dure chois­ie, le tribunal ar­bit­ral doit garan­tir l’égal­ité entre les parties et leur droit d’être en­ten­dues en procé­dure con­tra­dictoire.

4 Une partie qui pour­suit la procé­dure d’ar­bit­rage sans faire valoir im­mé­di­ate­ment une vi­ol­a­tion des règles de procé­dure qu’elle a con­statée ou qu’elle aurait pu con­stater en fais­ant preuve de la di­li­gence re­quise ne peut plus se prévaloir de cette vi­ol­a­tion ultérieure­ment.126

126 In­troduit par le ch. I de la LF du 19 juin 2020, en vi­gueur depuis le 1er janv. 2021 (RO 2020 4179; FF 2018 7153).

Art. 183

2. Mesur­es pro­vi­sion­nelles et mesur­es con­ser­vatoires

 

1 Sauf con­ven­tion con­traire, le tribunal ar­bit­ral peut or­don­ner des mesur­es pro­vi­sion­nelles ou des mesur­es con­ser­vatoires à la de­mande d’une partie.

2 Si la partie con­cernée ne s’y sou­met pas volontaire­ment, le tribunal ar­bit­ral ou une partie peut re­quérir le con­cours du juge; ce­lui-ci ap­plique son propre droit.127

3 Le tribunal ar­bit­ral ou le juge peuvent sub­or­don­ner les mesur­es pro­vis­ion­nelles ou les mesur­es con­ser­vatoires qu’ils ont été re­quis d’or­don­ner à la fourniture de sûretés ap­pro­priées.

127 Nou­velle ten­eur selon le ch. I de la LF du 19 juin 2020, en vi­gueur depuis le 1er janv. 2021 (RO 2020 4179; FF 2018 7153).

Art. 184

3. Ad­min­is­tra­tion des preuves

 

1 Le tribunal ar­bit­ral procède lui-même à l’ad­min­is­tra­tion des preu­ves.

2 Si l’aide des autor­ités ju­di­ci­aires de l’État est né­ces­saire à l’admi­nis­tra­tion des preuves, le tribunal ar­bit­ral, ou une partie d’en­tente avec lui, peut re­quérir le con­cours du juge du siège du tribunal ar­bit­ral.128

3 Le juge ap­plique son propre droit. Sur de­mande, il peut ob­serv­er ou pren­dre en con­sidéra­tion d’autres formes de procé­dures.129

128 Nou­velle ten­eur selon le ch. I de la LF du 19 juin 2020, en vi­gueur depuis le 1er janv. 2021 (RO 2020 4179; FF 2018 7153).

129 In­troduit par le ch. I de la LF du 19 juin 2020, en vi­gueur depuis le 1er janv. 2021 (RO 2020 4179; FF 2018 7153).

Art. 185

4. Autres cas du con­cours du juge

 

Si l’aide de l’autor­ité ju­di­ci­aire est né­ces­saire dans d’autres cas, on re­querra le con­cours du juge du siège du tribunal ar­bit­ral.

Art. 185a130

5. Con­cours du juge à des procé­dures ar­bit­rales étrangères

 

1 Un tribunal ar­bit­ral sié­geant à l’étranger ou une partie à une procé­dure ar­bit­rale étrangère peut re­quérir le con­cours du juge du lieu où est ex­écutée une mesure pro­vi­sion­nelle ou une mesure con­ser­vatoire. L’art. 183, al. 2 et 3, s’ap­plique par ana­lo­gie.

2 Un tribunal ar­bit­ral sié­geant à l’étranger, ou une partie à une procé­dure ar­bit­rale étrangère d’en­tente avec lui, peut re­quérir le con­cours du juge du lieu de l’ad­min­is­tra­tion des preuves. L’art. 184, al. 2 et 3, s’ap­plique par ana­lo­gie.

130 In­troduit par le ch. I de la LF du 19 juin 2020, en vi­gueur depuis le 1er janv. 2021 (RO 2020 4179; FF 2018 7153).

Art. 186

VII. Com­pétence

 

1 Le tribunal ar­bit­ral statue sur sa propre com­pétence.

1bis Il statue sur sa com­pétence sans égard à une ac­tion ay­ant le même ob­jet déjà pendante entre les mêmes parties devant un autre tribunal étatique ou ar­bit­ral, sauf si des mo­tifs sérieux com­mandent de sus­pen­dre la procé­dure.131

2 L’ex­cep­tion d’in­com­pétence doit être soulevée préal­able­ment à toute défense sur le fond.

3 En général, le tribunal ar­bit­ral statue sur sa com­pétence par une déci­sion in­cid­ente.

131 In­troduit par le ch. I de la LF du 6 oct. 2006 (Ar­bit­rage. Com­pétence), en vi­gueur depuis le 1er mars 2007 (RO 2007 387; FF 2006 44694481).

Art. 187

VIII. Sen­tence ar­bit­rale

1. Droit ap­plic­able

 

1 Le tribunal ar­bit­ral statue selon les règles de droit chois­ies par les parties ou, à dé­faut de choix, selon les règles de droit avec lesquelles la cause présente les li­ens les plus étroits.

2 Les parties peuvent autor­iser le tribunal ar­bit­ral à statuer en équité.

Art. 188

2. Sen­tence parti­elle

 

Sauf con­ven­tion con­traire, le tribunal ar­bit­ral peut rendre des sen­ten­ces parti­elles.

Art. 189

3. Procé­dure et forme

 

1 La sen­tence ar­bit­rale est ren­due dans la procé­dure et selon la forme conv­en­ues par les parties.

2 À dé­faut d’une telle con­ven­tion, la sen­tence est ren­due à la ma­jor­ité ou, à dé­faut de ma­jor­ité, par le présid­ent seul. Elle est écrite, moti­vée, datée et signée. La sig­na­ture du présid­ent suf­fit.

Art. 189a134

4. Rec­ti­fic­a­tion et in­ter­préta­tion de la sen­tence; sen­tence ad­di­tion­nelle

 

1 Sauf con­ven­tion con­traire, toute partie peut de­mander au tribunal ar­bit­ral dans les 30 jours qui suivent la com­mu­nic­a­tion de la sen­tence de rec­ti­fier toute er­reur de cal­cul ou er­reur ré­dac­tion­nelle en­tachant la sen­tence, d’in­ter­préter cer­tains pas­sages de la sen­tence ou de rendre une sen­tence ad­di­tion­nelle sur des préten­tions ex­posées au cours de la procé­dure ar­bit­rale, mais om­ises dans la sen­tence. Le tribunal ar­bit­ral peut, de son propre chef et dans le même délai, rec­ti­fier ou in­ter­préter la sen­tence ou rendre une sen­tence ad­di­tion­nelle.

2 La de­mande ne sus­pend pas les délais de re­cours. Un nou­veau délai de re­cours com­mence à courir pour le pas­sage de la sen­tence qui a été rec­ti­fié ou in­ter­prété et pour la sen­tence ad­di­tion­nelle.

134 In­troduit par le ch. I de la LF du 19 juin 2020, en vi­gueur depuis le 1er janv. 2021 (RO 2020 4179; FF 2018 7153).

Art. 190

IX. Ca­ra­ctère défin­i­tif; re­cours; ré­vi­sion

1. Re­cours

 

1 La sen­tence est défin­it­ive dès sa com­mu­nic­a­tion.

2 Elle ne peut être at­taquée que:

a.
lor­sque l’ar­bitre unique a été ir­régulière­ment désigné ou le tri­bu­nal ar­bit­ral ir­régulière­ment com­posé;
b.
lor­sque le tribunal ar­bit­ral s’est déclaré à tort com­pétent ou in­com­pétent;
c.
lor­sque le tribunal ar­bit­ral a statué au-delà des de­mandes dont il était saisi ou lor­squ’il a omis de se pro­non­cer sur un des chefs de la de­mande;
d.
lor­sque l’égal­ité des parties ou leur droit d’être en­ten­dues en pro­cé­dure con­tra­dictoire n’a pas été re­specté;
e.
lor­sque la sen­tence est in­com­pat­ible avec l’or­dre pub­lic.

3 En cas de dé­cision in­cid­ente, seul le re­cours pour les mo­tifs prévus à l’al. 2, let. a et b, est ouvert; le délai court dès la com­muni­ca­tion de la dé­cision.

4 Le délai de re­cours est de 30 jours à compt­er de la com­mu­nic­a­tion de la sen­tence.136

136 In­troduit par le ch. I de la LF du 19 juin 2020, en vi­gueur depuis le 1er janv. 2021 (RO 2020 4179; FF 2018 7153).

Art. 190a137

2. Ré­vi­sion

 

1 Une partie peut de­mander la ré­vi­sion d’une sen­tence:

a.
si elle dé­couvre après coup des faits per­tin­ents ou des moy­ens de preuve con­clu­ants qu’elle n’a pu in­voquer dans la procé­dure précédente bi­en qu’elle ait fait preuve de la di­li­gence re­quise; les faits ou moy­ens de preuve postérieurs à la sen­tence sont ex­clus;
b.
si une procé­dure pénale ét­ablit que la sen­tence a été in­flu­encée au préju­dice du re­cour­ant par un crime ou un délit, même si aucune con­dam­na­tion n’est in­terv­en­ue; si l’ac­tion pénale n’est pas pos­sible, la preuve peut être ad­min­is­trée d’une autre man­ière;
c.
si, bi­en que les parties aient fait preuve de la di­li­gence re­quise, un mo­tif de ré­cus­a­tion au sens de l’art. 180, al. 1, let. c, n’est dé­couvert qu’après la clôture de la procé­dure ar­bit­rale et qu’aucune autre voie de droit n’est ouverte.

2 La de­mande de ré­vi­sion est dé­posée dans les 90 jours à compt­er de la dé­couverte du mo­tif de ré­vi­sion. Le droit de de­mander la ré­vi­sion se périme par dix ans à compt­er de l’en­trée en force de la sen­tence, à l’ex­cep­tion des cas prévus à l’al. 1, let. b.

137 In­troduit par le ch. I de la LF du 19 juin 2020, en vi­gueur depuis le 1er janv. 2021 (RO 2020 4179; FF 2018 7153).

Art. 191138

3. Autor­ité de re­cours et de ré­vi­sion

 

L’unique in­stance de re­cours et de ré­vi­sion est le Tribunal fédéral. Les procé­dures sont ré­gies par les art. 77 et 119a de la loi du 17 juin 2005 sur le Tribunal fédéral139.

138 Nou­velle ten­eur selon le ch. I de la LF du 19 juin 2020, en vi­gueur depuis le 1er janv. 2021 (RO 2020 4179; FF 2018 7153).

139 RS 173.110

Art. 192

X. Ren­on­ci­ation au re­cours

 

1 Si les parties n’ont ni dom­i­cile, ni résid­ence habituelle, ni siège en Suisse, elles peuvent, par une déclar­a­tion dans la con­ven­tion d’arbi­trage ou dans une con­ven­tion ultérieure, ex­clure tout ou partie des voies de droit contre les sen­tences du tribunal ar­bit­ral; elles ne peuvent ex­clure la ré­vi­sion au sens de l’art. 190a, al. 1, let. b. La con­ven­tion doit sat­is­faire aux con­di­tions de forme de l’art. 178, al. 1.140

2 Lor­sque les parties ont ex­clu tout re­cours contre les sen­tences et que celles-ci doivent être ex­écutées en Suisse, la con­ven­tion de New York du 10 juin 1958 pour la re­con­nais­sance et l’ex­écu­tion des sen­tences ar­bit­rales étrangères141 s’ap­plique par ana­lo­gie.

140 Nou­velle ten­eur selon le ch. I de la LF du 19 juin 2020, en vi­gueur depuis le 1er janv. 2021 (RO 2020 4179; FF 2018 7153).

141RS 0.277.12

Art. 193

XI. Dépôt et cer­ti­ficat de force ex­écutoire

 

1 Chaque partie peut dé­poser, à ses frais, une ex­pédi­tion de la sen­tence auprès du juge du siège du tribunal ar­bit­ral.142

2 Le juge du siège du tribunal ar­bit­ral cer­ti­fie, sur re­quête d’une partie, que la sen­tence est ex­écutoire.143

3 À la re­quête d’une partie, le tribunal ar­bit­ral cer­ti­fie que la sen­tence a été ren­due con­formé­ment aux dis­pos­i­tions de la présente loi; un tel cer­ti­ficat vaut dépôt.

142 Nou­velle ten­eur selon le ch. I de la LF du 19 juin 2020, en vi­gueur depuis le 1er janv. 2021 (RO 2020 4179; FF 2018 7153).

143 Nou­velle ten­eur selon le ch. I de la LF du 19 juin 2020, en vi­gueur depuis le 1er janv. 2021 (RO 2020 4179; FF 2018 7153).

Art. 194

XII. Sen­tences ar­bit­rales étrangères

 

La re­con­nais­sance et l’ex­écu­tion des sen­tences ar­bit­rales étrangères sont ré­gies par la con­ven­tion de New York du 10 juin 1958 pour la re­con­nais­sance et l’ex­écu­tion des sen­tences ar­bit­rales étrangères144.

Chapitre 13 Dispositions finales

Section 1 Abrogation et modification du droit en vigueur

Art. 195

 

Les ab­rog­a­tions et modi­fic­a­tions du droit en vi­gueur fig­urent en an­nexe; celle-ci fait partie in­té­grante de la présente loi.

Section 2 Dispositions transitoires

Art. 196

I. Non-rétro­activ­ité

 

1 Les faits ou act­es jur­idiques qui ont pris nais­sance et produit tous leurs ef­fets av­ant l’en­trée en vi­gueur de la présente loi sont ré­gis par l’an­cien droit.

2 Les faits ou act­es jur­idiques qui ont pris nais­sance av­ant l’en­trée en vi­gueur de la présente loi, mais qui con­tin­u­ent de produire des ef­fets jur­idiques, sont ré­gis par l’an­cien droit pour la péri­ode an­térieure à cette date. Ils le sont, quant à leurs ef­fets, par le nou­veau droit pour la péri­ode postérieure.

Art. 197

II. Droit trans­itoire

1. Com­pétence

 

1 Les autor­ités ju­di­ci­aires ou ad­min­is­trat­ives suisses sais­ies d’ac­tions et re­quêtes av­ant l’en­trée en vi­gueur de la présente loi le restent, même si leur com­pétence n’est plus ét­ablie par cette loi.

2 Les ac­tions ou re­quêtes écartées faute de com­pétence, par des au­tori­tés ju­di­ci­aires ou ad­min­is­trat­ives suisses av­ant l’en­trée en vi­gueur de la présente loi, peuvent à nou­veau être in­troduites après son en­trée en vi­gueur, si la com­pétence d’une autor­ité suisse est dorénav­ant ét­ablie par la nou­velle loi et si la préten­tion li­ti­gieuse peut en­core être in­vo­quée.

Art. 198

2. Droit ap­plic­able

 

La présente loi déter­mine le droit ap­plic­able aux ac­tions et re­quêtes qui sont pendantes en première in­stance à la date de son en­trée en vi­gueur.

Art. 199

3. Re­con­nais­sance et ex­écu­tion

 

Les re­quêtes en re­con­nais­sance ou en ex­écu­tion d’une dé­cision étran­gère qui étaient pendantes lors de l’en­trée en vi­gueur de la présente loi sont ré­gies par celle-ci en ce qui con­cerne les con­di­tions de la re­con­nais­sance et de l’ex­écu­tion.

Section 3 Référendum et entrée en vigueur

Art. 200

 

1 La présente loi est sujette au référen­dum fac­ultatif.

2 Le Con­seil fédéral fixe la date de l’en­trée en vi­gueur.

Date de l’en­trée en vi­gueur: 1er jan­vi­er 1989145

145ACF du 27 oct. 1988

Annexe

Abrogation et modification du droit en vigueur

I. Abrogation du droit en vigueur

II. Modifications du droit en vigueur